Le portrait
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Frappante dans l’adaptation de “Leurs enfants après eux”, la jeune comédienne au tempérament affirmé compte bien tracer sa voie au cinéma.
Le 8 juillet 1998, la même liesse fébrile s’empare de la France. De Vesoul à Vierzon, en passant par Montauban, des milliers de Footix se pressent dans les bars ou devant leurs téléviseurs à tube cathodique, pour voir les Bleus battre la Croatie et se qualifier pour la finale de la Coupe du monde de football. L’hystérie qui s’étendit alors aux petites villes de la vallée mosellane désindustrialisée de la Fensch fut le point culminant de la guerre. Leurs enfants après euxroman-fresque de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018. Du sosie de Thuram, Aimé Jacquet ou des célébrations sauteuses au son de Gloria Gaynor, Angelina Woreth n’a rien vécu. Et pour cause : elle est née deux ans jour pour jour après ce match. La jeune femme n’a rien connu de l’oxyde des hauts fourneaux, de l’ennui provincial mourant constellé d’envies d’ailleurs, ni des baladeurs non plus. Ce qui ne l’empêche pas de se fondre à merveille avec les Doc Martens usés de Steph, la fille qui fait chavirer le héros dans les pages de l’écrivain vosgien comme dans leur adaptation par les frères Boukherma, au cinéma ces jours-ci. « C’est un sujet universel. La naissance du désir, de l’amour, des rêves… Tout cela pourrait exister dans n’importe quelle ville et à n’importe quelle époque », elle observe. Ajoutant, regard perçant recouvert de sourcils bijoux : «Ça m’a touché. Profondément. Tout me parlait
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