Carlos Tavares, ancien PDG de Stellantis, au Consumer Electronics Show de Las Vegas, Nevada, le 5 janvier 2023. (AFP / Robyn BECK)
L’action du constructeur automobile franco-italo-américain Stellantis a chuté de plus de 7% lundi à la Bourse de Paris, après l’annonce de la démission dimanche soir de son directeur général Carlos Tavares.
Vers 8h45 GMT, le titre perdait 7,41%, à 11,61 euros, à la dernière place de l’indice CAC 40, lui-même en baisse de 0,96%.
Le groupe automobile Stellantis (marques Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler, Opel, Lancia, Jeep…) a annoncé dimanche la démission « avec effet immédiat » de M. Tavares, dont le successeur sera désigné au premier semestre 2025.
Le conseil d’administration avait déjà suspendu M. Tavares, 66 ans, en annonçant sa retraite début octobre et avait lancé un processus de succession, mais des désaccords ont accéléré sa démission.
Les planètes n’étaient plus alignées, avec des « points de vue différents » entre le conseil d’administration et M. Tavares, a expliqué Henri de Castries, directeur de Stellantis.
John Elkann, président du conseil d’administration de Stellantis et héritier du principal actionnaire du groupe, la famille italienne Agnelli, avait notamment exclu toute fusion avec un autre groupe automobile, dans un entretien à l’AFP en octobre, alors que M. Tavares quittait la porte. ouvrir.
Originaire de Renault, M. Tavares s’est fait remarquer en redressant le groupe PSA (Peugeot-Citroën) à partir de 2014, en réduisant les coûts.
Il a ensuite dirigé la mégafusion entre PSA et FCA (Fiat-Chrysler). Depuis la création de ce groupe de quatorze marques en 2021, Stellantis a établi des records de bénéfice net.
Le groupe s’est également rapidement tourné vers les voitures hybrides et électriques.
Mais Stellantis a toussé au premier semestre 2024, avec un bénéfice net divisé par deux, avant de voir ses marges s’effondrer face à des difficultés plus graves que prévu en Amérique du Nord – son distributeur de cash – avec des véhicules à la qualité critiquée et des prix jugés trop élevés.
M. Tavares a dû abandonner fin septembre son sacré objectif de marge opérationnelle « à deux chiffres » pour l’année, qui le plaçait loin devant ses concurrents.
Le processus de nomination du nouveau directeur général du groupe est déjà « bien engagé » et « s’achèvera au cours du premier semestre 2025 », a souligné le groupe.
Dans un contexte de difficultés pour le secteur automobile, l’action de Renault perdait 3,97% vers 08h45 GMT à Paris et celle de Volkswagen, dont les salariés ont lancé une grève lundi, reculait de 1,49% à Francfort.