Nouvelle action des chauffeurs de taxi ce lundi matin. Ils manifestent contre un projet de nouvelle tarification des transports médicaux, lorsqu’ils transportent des patients à l’hôpital par exemple. Ils se sont déjà mobilisés à Paris, Bordeaux, Toulouse, et même ces derniers jours. Et ils promettent de bloquer Marseille et Lyon ce lundi.
La matinée s’annonce très compliquée pour les automobilistes lyonnais et marseillais. Les chauffeurs de taxi ont promis de bloquer les deux villes ce lundi matin. Les préfectures du Rhône et des Bouches-du-Rhône recommandent aux automobilistes de reporter leur déplacement.
Ils protestent contre l’accord, en cours de négociation, avec l’Assurance maladie, notamment sur le transport des patients assis. Les prix devraient être revus à la baisse.
Yannick Gengembre est dirigeant d’une entreprise lyonnaise spécialisée dans le transport sanitaire. Elle possède cinq taxis et six employés. Et sa crainte est de devoir fermer. « Nous sommes obligés de réduire notre chiffre d’affaires de 30 à 40 % », déplore-t-elle. Une baisse provoquée par la baisse des tarifs des transports sanitaires souhaitée par l’Assurance Maladie.
« Toutes les entreprises qui perdent 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires en un mois, elles s’arrêtent, elles licencient. Je ne fais pas 40 % de profits donc s’ils me prennent 40 % de mon chiffre d’affaires, je meurs », assure-t-elle.
« Sans les sanitaires je mourrais »
Invité sur RMC ce lundi matin, Florian, chauffeur de taxi, nous explique pourquoi il va rejoindre la mobilisation à Lyon ce lundi. « J’ai repris l’entreprise de ma mère qui avait lancé l’entreprise en 1993 et j’ai peur de ne pas connaître 2025. Tellement mobilisée, fatiguée, en colère. Nous négocions cet accord depuis un an, tous les cinq ans, nous le renégocions. On était à 5% de décote sociale, il y a 10 ans on était passé à 10%, maintenant on est à 11,6%… Tous les accords nous l’exigent. efforts, mais jusqu’à quand ? On parle de 40 000 entreprises qui risquent de faire faillite», confie-t-il.
« C’est la mobilisation de la dernière chance. Si je n’ai plus d’assainissement, si je n’ai plus mes patients, si je n’ai plus mes malades, je mourrai », ajoute-t-il.
Un risque pour les patients ?
Des soucis financiers, mais aussi des soucis de santé. Il pourrait y avoir davantage de patients dans les véhicules. Une mauvaise idée pour les associations de défense des usagers du système de santé.
« Les patients ne doivent pas être mis en danger. Un patient immunodéprimé, qui subit une chimiothérapie très lourde, ou un greffé, ou une personne dialysée, doivent bénéficier de conditions spécifiques qui le protègent. En étant avec d’autres patients, il peut y avoir des infections qui sont dangereuses pour ces personnes », explique Catherine Simonin, membre du bureau France Asso Santé.
La réforme devrait entrer en vigueur début 2025.
Vincent Chevalier avec Guillaume Descours