En cas de 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale, une motion de censure pourrait être votée à l’Assemblée nationale dès mercredi 4 décembre. Le calendrier d’une éventuelle chute de Michel Barnier dépend essentiellement du comportement du RN, qui pourrait reporter la date limite au vendredi 20 décembre.
Il ne reste plus que quelques jours ? Le Parti socialiste (PS) a confirmé ce mercredi 27 novembre qu’il voterait la motion de censure contre Michel Barnier si le Premier ministre déclenche le 49.3 pour voter le budget de l’Etat et celui de la sécurité sociale sans vote.
Le RN s’étant rangé derrière la rébellion et le Nouveau Front populaire, le gouvernement pourrait tomber d’ici la fin de l’année civile. Mais quand précisément ? BFMTV.com fait le point sur le calendrier politique des prochaines semaines.
• Option 1 : à partir du mercredi 4 décembre
Les parlementaires membres de la commission paritaire sont parvenus à un accord ce mercredi 27 novembre sur un texte de compromis sur le budget de la sécurité sociale. Cette version du projet de loi sera soumise une dernière fois au vote des députés ce lundi 2 décembre, à partir de 15 heures.
Mais ne disposant pas de majorité à l’Assemblée nationale, Michel Barnier devrait probablement activer l’article 49.3 de la Constitution pour que le PLFSS soit adopté sans vote. Les députés auront 48 heures pour déposer une motion de censure. La France insoumise a prévenu : le texte est déjà écrit et les signatures sont prêtes.
Si la motion de censure est déposée comme prévu lundi après-midi, alors son examen aura lieu dans la semaine, au plus tôt 48 heures après son dépôt, soit le mercredi 4 décembre après-midi. Au plus tard, le débat « aura lieu le troisième jour de séance suivant l’expiration du délai constitutionnel de quarante-huit heures suivant le dépôt », précise le site de l’Assemblée nationale. Ou lundi 9 décembre.
A ce stade, seul le NFP est certain de voter une motion de censure déposée en réponse à un 49.3 sur le PLFSS. Les parlementaires RN se réuniront ce jeudi 28 novembre à 14 heures pour évoquer leur stratégie.
• Option 2 : à partir du vendredi 6 décembre
Si le parti de Marine Le Pen additionne ses voix à gauche, le calcul est simple : Michel Barnier chute début décembre. Mais l’extrême droite peut aussi lui accorder un léger sursis en décidant de ne pas voter cette première motion de censure. D’abord… Parce qu’un autre texte, moins emblématique, qui fixe les ajustements budgétaires pour l’année 2024, devrait arriver en commission mixte paritaire mardi 3 décembre.
S’il est accepté, il sera soumis au vote des députés le lendemain et sera probablement adopté par 49h30 à l’Assemblée nationale. Il y aura donc un autre risque de motion de censure, discuté au plus tôt vendredi 6 décembre. Et au plus tard mercredi 11 décembre.
• Option 3 : à partir du vendredi 20 décembre
Un 49,3 est également attendu sur le budget de l’Etat, le fameux projet de loi de finances. Actuellement débattu au Sénat, il sera probablement adopté par la majorité de droite. Comme le PLFSS, une commission mixte se réunira une fois le texte voté.
Que la CMP soit concluante ou non, le gouvernement présentera un texte mercredi 18 décembre à l’Assemblée nationale à 21h30, selon le calendrier prévisionnel de la chambre basse. Sans majorité, Michel Barnier tirera, s’il est toujours en fonction, un troisième 49,3.
Une motion de censure sera à nouveau signée par la gauche, et étudiée au plus tôt 48 heures après son dépôt, soit le vendredi 20 décembre, à 21h30. Pendant le temps des débats et du vote (dans les bureaux de l’Assemblée Nationale). Assemblée), l’adoption – ou le rejet – de la motion de censure pourrait être annoncée par Yaël Braun-Pivet peu après minuit, samedi 21 décembre.
Le vote d’une motion de censure la semaine de Noël semble exclu : l’Assemblée nationale est censée suspendre ses travaux du lundi 23 décembre au dimanche 12 janvier.
Seul le RN peut sauver Barnier
Les oppositions disposent donc de trois cartouches pour faire tomber le gouvernement de Michel Barnier : le PLFSS du mercredi 4, le projet de loi de finances de fin de gestion du vendredi 6 et le PLF du vendredi 20 décembre.
Seul un revirement du Rassemblement national pourrait, à ce stade, sauver le Premier ministre. “Nous voterons la motion de censure avec le Nouveau Front populaire”, a assuré Jean-Philippe Tanguy lors d’une conférence de presse ce mercredi matin sur BFMTV.
« Les institutions et la réalité démocratique vous obligent à voter parfois avec vos ennemis politiques. C’est comme ça. Ce qui compte, c’est l’effet”, a-t-il déclaré.