Un prince, Laurent de Saxe-Cobourg, en conflit avec l’Etat belge tandis que son frère, le roi Philippe, en est le chef : l’affaire que vont devoir trancher les magistrats du tribunal du travail de Bruxelles n’est pas anodine. A 61 ans, le prince dénonce le fait que lui et sa famille se voient refuser la couverture sociale. Affirmant qu’il serait un travailleur comme les autres, il entend obtenir le remboursement de ses soins et une pension de retraite. Lundi 25 novembre, le tribunal a tenu une première audience et annoncé qu’il se donnerait le temps de la réflexion : le turbulent enfant de la dynastie belge ne saura qu’en avril 2025 s’il obtiendra gain de cause.
« Je voulais travailler, mais on m’en a empêché »a déclaré en 2023 le fils cadet de l’ex-roi Albert II (1993-2013), visant à l’époque le chef de cabinet de ce dernier. Aujourd’hui, dit Me Olivier Rijckaert, Laurent exerce cependant une activité indépendante tout en se soumettant à toutes les obligations exigées par son statut royal. “ En un an, 93 visites, missions, conseils d’administration, c’est impressionnant. Et le prince a aussi un camp d’aide et un bureau au palais.» a argumenté l’avocat.
En échange de ce qu’il considère comme un métier comme un autre, Laurent, désormais seulement quatorzième dans l’ordre de succession au trône, reçoit une « dotation » annuelle de 388 000 euros. Cet argent public est constitué d’une sorte de salaire imposable – 110 000 euros bruts –, le reste couvrant « frais de fonctionnement et de personnel » justifier. Le père du prince, l’ancien roi Albert II, âgé de 90 ans, reçoit une dotation annuelle de 923 000 euros.
« Un petit entrepreneur »
Puisqu’il paie des impôts et se considère “un petit entrepreneur” au service de sa famille, le prince revendique les droits sociaux garantis à ses concitoyens. Les avocats de l’État belge soutiennent, quant à eux, que le montant de son allocation devrait lui permettre de souscrire une assurance privée pendant que Me Rijckaert défend le droit de son client de s’inscrire auprès d’une caisse d’assurance sociale, comme peuvent le faire tous les travailleurs indépendants. Problème pour le frère du roi : s’il paie des impôts, il ne paie cependant pas de cotisations sociales, ce qui le prive théoriquement des droits y afférents.
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Evidemment, ceux qui ont défini les règles de la dotation royale n’envisageaient pas qu’un de ses bénéficiaires puisse un jour prétendre à un statut, qu’il soit indépendant, salarié ou fonctionnaire. Exigeant, lors d’une apparition publique le 15 novembre, “le respect d’un droit élémentaire”, Le prince Laurent a déclaré : « Je n’en fais pas une question de moyens financiers, mais de respect. Lorsqu’un migrant vient ici, il s’enregistre et il a des droits. Je suis peut-être aussi un migrant, mais dont la famille a mis en place l’État belge. »
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