Des banderoles accrochées à Sète illustrent l’inquiétude de la profession

Des banderoles accrochées à Sète illustrent l’inquiétude de la profession
Des banderoles accrochées à Sète illustrent l’inquiétude de la profession

Les professionnels dénoncent ici le nouvel accord de l’Assurance Maladie qui prévoit une baisse de 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires.

Il y a quelques jours, des bâches noires ont été installées à l’entrée de Sète, avenue Martelli, surmontées des inscriptions : « La CPAM tue les taxis » ou “En sacrifiant les taxis, la CPAM sacrifie vos soins.” Une manière d’alerter sur le nouvel accord avec l’Assurance maladie qui ne va pas bien avec la profession. Elle prévoit une baisse du chiffre d’affaires de 30 à 40 %.

La grille tarifaire des transports sanitaires sera en effet fortement impactée. Actuellement remboursés à 1,80 € du kilomètre, les taxis agréés de l’Hérault pourraient voir ce montant passer à 1,07 €. “Ce qui n’est pas viable quand on connaît toutes les charges qu’on doit payer, l’Urssaf, la TVA mais aussi l’envolée du diesel”» précise Alisson Reigniez, professionnel exerçant dans le Gard et l’Hérault. « À 1,07 €, j’arrête. Le transport sanitaire représente 90% de mes courses”souffle un taxi de Balaruc (qui n’a pas souhaité donner son nom).

« Nous allons devenir éleveurs »

Mais ce n’est pas tout. La profession dénonce également les conditions de transport de la loi de financement de la Sécurité sociale. Il prévoit qu’un patient ne peut plus refuser un transport partagé sous peine d’en payer les frais. « En milieu rural, les gens se retrouveront à faire des détours de 30 km avant leur rendez-vous. Au lieu de mettre 40 minutes pour se rendre à la clinique du Parc depuis Sète, il faudra peut-être 1h30. pour que tout le monde revienne »» déclare Alisson Reigniez, syndicaliste à la FNAT*. Il ajoute : « On a un lien avec les patients, ils nous font part de leurs besoins, ils peuvent pleurer, ils parlent de leur pathologie. Là, ils ne vont pas partager tout ça avec sept personnes ! « Nous allons devenir éleveurs. Même si nous aimons notre travail, nous sommes là pour soutenir les patients. alerte le professionnel Balaru.

Les artisans du taxi s’inquiètent également de l’ouverture du marché du transport médicalisé à des plateformes comme Uber. En fonction des négociations entre les fédérations de taxis et l’Assurance maladie, il n’est pas improbable qu’une grève nationale éclate.

Fédération Nationale des Artisans du Taxi

 
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