Lors d’une conférence de presse, le procureur de Grenoble a annoncé que le suspect, Abdoul D., 25 ans, avait déjà passé six ans derrière les barreaux au cours des dix dernières années.
Un énorme «relief» pour les proches de Lilian Dejean, mais aussi pour les enquêteurs. Après deux mois de cavale, le suspect du meurtre de cet agent de nettoyage tué à Grenoble le 8 septembre a été arrêté au Portugal. Lors d’une conférence de presse ce vendredi, le procureur de Grenoble Éric Vaillant, qui n’a pas précisé la date de l’interpellation, a apporté des précisions sur son profil et décrit le parcours d’un récidiviste.
Abdoul D., 25 ans, a été arrêté par les forces de l’ordre portugaises, les autorités françaises, à Póvoa de Lanhoso, à environ 70 kilomètres de Porto. Son identité était connue depuis le jour des faits puisque sa carte d’identité avait été retrouvée »dans le véhicule qu’il a lui-même accidenté devant la mairie de Grenoble, avant de s’en prendre à Lilian Dejean», souligne le procureur. Depuis plusieurs semaines, pas moins d’une quarantaine d’enquêteurs traquent le suspect, le Portugal, où «il pensait qu’il était en sécurité, sans aucun doute».
Le profil d’Abdoul D. est frappant puisqu’il compte pas moins de 19 mentions à son casier judiciaire, principalement pour «actes de violence ou liés au trafic de drogue», indique le magistrat. Incarcéré par le juge des enfants de Grenoble à l’âge de 15 ans, il a passé pas moins de six ans derrière les barreaux ces dix dernières années. Actuellement détenu au Portugal dans le cadre du mandat d’arrêt européen, il devrait être remis au juge d’instruction dans les prochaines semaines. Si le procureur n’a pas été en mesure de donner une date, il a envisagé un délai de «cinq à six semaines.»
Lilian Dejean, agent de nettoyage de 49 ans, était en service dimanche 8 septembre au petit matin boulevard Jean-Pain au centre-ville de Grenoble lorsque, témoin d’un accident de la circulation, il a tenté d’empêcher son auteur de prendre la fuite. Ce dernier a alors sorti une arme à feu et a tiré à plusieurs reprises sur l’employé communal. Atteint de deux balles à la poitrine, le père est décédé peu après à l’hôpital. Sa mort a suscité une immense émotion parmi ses collègues et habitants, qui lui ont rendu de vibrants hommages au lendemain du meurtre, puis lors d’une marche blanche. Il fut ensuite enterré en Guadeloupe.