L’éducatrice de la Maison Educative Picardie, gérée par l’association ADSEA 80, qui avait alerté les services de l’État sur les conditions d’accueil des mineurs et l’insalubrité des locaux, a été licenciée. La direction a cité des raisons pour un « comportement inapproprié » envers ses collègues. Des « faits graves » exposés par un membre du CSE, que le salarié conteste.
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“J’ai appris mon licenciement par un organisme externe», rapporte Nordine Khelif, alors éducateur de l’association de protection de l’enfance et de l’adolescence dans la Somme (ADSEA 80).
La personne qui travaillait au foyer des Chaumières d’Amiens explique avoir reçu jeudi 14 novembre un message sur son répondeur de la médecine du travail. Elle lui a fait part de l’annulation de son rendez-vous. La personne lui a dit : «votre rendez-vous a été annulé par votre employeur suite à votre départ du marché du travail“. Moins d’un mois après avoir été licencié le 21 octobre.
Une nouvelle qui lui a été confirmée par une lettre recommandée de licenciement le lendemain. La lettre notifie cette décision à «comportement inapproprié avec son équipe», révèle Nordine Khelif. Des raisons qui lui avaient été précédemment présentées lors d’un entretien avec la direction de l’association, le 8 novembre, suite à son licenciement.
Jointe par téléphone, Isabel Dos Santos, directrice du centre enfance et famille à l’ADSEA 80, explique que «un droit d’alerte a été lancé par un membre du CSE», en relation avec le motif allégué.
Interrogé, Jacky Cretel invoque «faits graves» contre Nordine Khelif. Selon ce membre du CSE, «il manipule les problèmes d’ADSEA» sur son licenciement. Il parle d’une différence sérieuse entre ces derniers et «un de ses collègues gravement handicapé. Il s’est permis de l’agresser.“ M. Cretel précise que ce dernier était en arrêt maladie suite à cet épisode. Il mentionne également «une chaîne d’événements très graves» avec plusieurs collègues.
Il rapporte qu’une enquête interne est en cours. Après la révélation des faits graves, Jacky Cretel a déclaré :ne pas pouvoir répondre pour les salariés» quand on demande si des plaintes ont été déposées contre Nordine Khelif.
Quelques jours après avoir témoigné sur les violences qu’il aurait subies, le salarié s’est rétracté sur ses propos. La direction mentionne «un climat de peur“et prétend avoir”preuve» contre Nordine Khelif sur d’autres événements.
Ce dernier réfute en évoquant «fausses allégations » et « faits inventés ». “Ils veulent me salir parce que j’ai fait le rapport« .
Il a indiqué avoir apporté des preuves contre les faits allégués lors de cette réunion, suite à son limogeage le 8 novembre, lors d’une réunion préalable. “Je n’ai jamais eu de problème avec un collègue.“
Avant son licenciement, le 21 octobre, il dit avoir envoyé un mail au directeur et à l’inspection du travail, afin de relayer les problèmes concernant les conditions d’accueil des jeunes et les conditions de travail des salariés. Dans un précédent article, il rapporte des photos d’infiltrations d’eau dans une salle de bain, d’un carrelage manquant dans une autre. Mais la rencontre n’aura jamais lieu.
Dans un communiqué, le département de la Somme précise :qu’une visite-visite d’inspection inopinée au centre éducatif de Picardie a été effectuée en urgence le 31/10/2024 par les services du département.“
La direction départementale ajoute «qu’un courrier a été adressé le 12 novembre à l’ADSEA 80 précisant les interventions urgentes à réaliser dans un délai maximum de 8 jours dès réception du document : remise en état (carrelage et mobilier) et nettoyage des parties communes et des sanitaires. La mise en œuvre effective de ces injonctions est bien entendu soumise à un contrôle accru de la part des services du Département.“
La direction répond qu’elle a entrepris des travaux pour répondre à «toutes les injonctions départementales« . Elle précise que «les commandes sont engagées“et”des justificatifs seront fournis au conseil départemental» dans les jours à venir.
Pour Nordine Khelif, c’est «une première bataille“gagné. C’était important”pour les conditions de placement des jeunes. Je vois que les choses ont beaucoup changé. J’en suis ravi.«Maintenant, un deuxième combat commence pour l’éducateur. “J.Je ferai tout pour montrer que tout ce que j’ai dit n’était pas un mensonge.« Pour cela, il est actuellement en contact avec un avocat.