C’est confirmé. De la neige tombera en plaine jeudi dans plusieurs régions du nord de la France, selon les dernières prévisions de ce mercredi matin. Reste à savoir quelle en sera l’intensité et la localisation précise, l’incertitude restant notamment pour l’Île-de-France.
La France est confrontée à une descente d’air polaire qui provoque un fort refroidissement des températures ce mercredi. Cette masse d’air froid, avec des températures proches de -35°C à 5000 m d’altitude selon Keraunos, l’observatoire des tornades et tempêtes violentes, va entrer en collision avec une masse d’air plus chaud et humide venant du sud de l’Europe, comme le montre l’image. carte ci-dessous. C’est dans la partie nord de la zone de rencontre entre ces deux masses opposées que se produiront les chutes de neige.
Mais être précis à une centaine de kilomètres près reste délicat. Cette distance est infime à l’échelle atmosphérique. C’est pourquoi, malgré le fait que des averses de neige soient attendues pour jeudi dès le lever du jour, il reste difficile de savoir si les flocons tomberont dans les régions qui seront à la limite du phénomène, ce qui est le cas de l’Île-de-France. .
« La neige est possible à très basse altitude jusqu’en plaine sur une bonne moitié nord du territoire, mais il subsiste une incertitude importante tant sur le phénomène que sur son intensité. Les régions allant de la Basse-Normandie, aux Pays de la Loire, en passant par le Centre et la Bourgogne jusqu’à la Franche-Comté semblent actuellement les plus ciblées”, explique Météo France. Outre les massifs des Alpes, du Jura et des Vosges, l’organisation place une large bande de la Bretagne à la Bourgogne-Franche-Comté en alerte orange (niveau 3 sur 4) en raison de la neige et du verglas pour la journée de jeudi. La région parisienne est incluse dans cette carte de vigilance qui comprend 28 départements. Une très grande partie du pays, du Nord-Ouest à tout l’Est, est également placée en alerte jaune (niveau 2 sur 4).
La progression des chutes de neige devrait se faire de l’ouest vers l’est du pays. La Bretagne, la Normandie et le nord des Pays de la Loire seraient touchés tard dans la nuit et en matinée. Le centre et le bassin parisien le seraient en milieu de journée et en après-midi, le reste des régions concernées en après-midi et en fin de journée.
Après une longue hésitation ces derniers jours, les différents modèles météorologiques s’accordent désormais pour dire que toutes ces régions seront touchées à un moment ou à un autre de la journée. Mais ils nuancent la situation au nord et au sud de la principale bande de neige.
L’ECMWF, le Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme, cible une zone un peu plus au nord que la carte de vigilance de Météo France. Selon lui, la Bretagne ne ferait pas partie des zones les plus exposées, contrairement à l’Île-de-France.
Même au sein de Météo France, une nuance se fait sentir. Son modèle global à grande échelle Arpège, dont la carte ci-dessous couvre les accumulations jusqu’à la nuit de jeudi à vendredi, table sur la présence de flocons de neige en région parisienne.
A l’inverse, le modèle Arome est beaucoup plus mesuré. Plus détaillé que son homologue global, il analyse des phénomènes localisés et n’anticipe, quant à lui, qu’un éventuel saupoudrage de la partie sud de la région capitale.
Le résultat de ce modèle est équivalent à celui du modèle allemand Icon. Ce dernier prévoit également qu’hormis les massifs, les régions les plus touchées iront de la Bretagne à la Bourgogne-Franche-Comté. Le sud de l’Île-de-France serait la seule partie de cette région à être légèrement touchée. Icon a été le premier modèle à miser en fin de week-end dernier sur un décalage des chutes de neige dans l’Ouest et en Bretagne notamment, à un moment où la plupart l’excluaient et visualisaient encore des averses de neige au Nord et au Nord-Est.
Enfin, le modèle américain GFS ratisse un peu plus large. Elle n’exclut pas des flocons de neige jusqu’au sud et à l’est des Hauts-de-France ainsi que dans les régions les plus septentrionales de la région Grand Est. On table aussi sur des cumuls allant jusqu’à une dizaine de centimètres dans l’Orne.
Tous ces modèles météorologiques rapportent des valeurs brutes de précipitations. Ils ne présagent absolument rien de bon pour une quelconque prise au sol. Cela dépend à la fois de l’intensité mais aussi de la température du sol. La neige tiendra plus facilement à la campagne qu’en ville où l’écart de température au sol peut être très important. En l’état, les prévisions vont d’une poussière à une dizaine de centimètres dans les zones les plus exposées. Par ailleurs, les premiers flocons épars pourraient apparaître en fin de journée ce mercredi, en Seine-Maritime et en Haute-Marne, notamment.
En tout cas, Météo France alerte déjà sur un danger pour vendredi matin : le recongel. Il s’agit d’un sol qui gèle à nouveau après décongélation. Les températures et la neige devraient favoriser ce phénomène dans plusieurs régions. « Dans un contexte de sol éventuellement encore enneigé combiné à des températures fraîches, le risque de regel dans la moitié nord est assez important. »