une directrice de police accusée d’avoir fait travailler des agents illégalement à son domicile

une directrice de police accusée d’avoir fait travailler des agents illégalement à son domicile
une directrice de police accusée d’avoir fait travailler des agents illégalement à son domicile

Dix mois, c’est le délai pendant lequel une cheffe de la police nationale de Seine-Maritime a ordonné à ses employés de rénover sa maison. Les membres du service technique placé sous son autorité l’accusent d’avoir abusé de sa position. Ils expliquent avoir pris en charge les travaux de sa maison, située dans un lotissement de la métropole rouennaise, de l’intérieur jusqu’au jardin. C’est Bleu Normandie qui a révélé l’histoire ce lundi 18 novembre, en s’appuyant sur plusieurs témoignages, messages privés et, même, photos et vidéos.

« On a fait la plomberie, l’électricité, le carrelage… Tout, il n’y avait rien dans la maison à part les murs et le placo »a ainsi confié l’un des agents concernés à l’agence locale du service public. Selon les témoignages recueillis, la cheffe du service d’appui opérationnel (SDSO) a demandé à ses subordonnés d’effectuer les travaux pendant leurs heures de travail, en échange d’une rémunération en espèces, ainsi que d’une future promotion.

Les agents estiment que le réalisateur accusé leur doit 10 000 euros

« Mon chef de service m’a fait croire que je pouvais accéder au grade supérieurconfie un agent contacté par France Bleu. Et qu’elle me soutiendrait pour me récompenser de mon travail. » Les policiers concernés estiment que le directeur accusé leur doit 10 000 euros.

Cette dernière est également accusée d’avoir versé illégalement des primes à son fils, embauché comme contractuel dans ce service technique, fin 2023. Selon des rapports explicatifs transmis à Nicolas Bouferguene, le directeur interministériel de la police nationale (DIPN), qu’a pu consulter France Bleu, le principal concerné aurait perçu une prime de complément de rémunération annuel (CIA). Cette dernière est réservée aux fonctionnaires.

Pour que son fils puisse recevoir l’argent, elle aurait gonflé les primes des titulaires – qui peuvent atteindre 1 000 euros – sous ses ordres. Ce dernier a alors dû en retirer la moitié et la reverser aux trois agents contractuels, dont son fils, en espèces.

« Ma cliente nie formellement ces accusations et ne répondra pas sur le fond compte tenu du devoir de confidentialité que lui confère son statut.a réagi l’avocate du réalisateur accusé, Me Laura Kalfon. Une enquête administrative et non judiciaire est en cours. » L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a ouvert une enquête administrative en juillet dernier et a tenu une série d’auditions dans ses derniers jours. De quoi faire définitivement la lumière sur cette affaire.

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