« Le juge met une cible sur les enseignants »

« Le juge met une cible sur les enseignants »
« Le juge met une cible sur les enseignants »

L’auteur de menaces de mort contre le proviseur du lycée Maurice Ravel, qui a eu une altercation avec une élève lui demandant d’enlever son voile, a été condamné à une amende simple et à suivre un cours de citoyenneté.

C’est une décision de justice qui remet en cause. L’auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris a été condamné à 600 euros d’amende et à un cours de citoyenneté. Le 28 février 2024, le directeur a eu une altercation avec une élève adulte à qui il a demandé de retirer son voile dans l’enceinte de l’école. Après cet épisode, il a été victime d’une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux. L’accusé a même écrit sur Twitter : « Ce chien doit être brûlé vif ».

Pour ces propos, il a été condamné à une amende de 600 euros, ainsi qu’à suivre un cours de citoyenneté de cinq jours et à verser 3 000 euros de dommages et intérêts au directeur du lycée.

Lycée Ravel, 600 euros d’amende pour l’auteur des menaces de mort – 19/11

Une décision jugée bien trop clémente ce mardi sur le plateau de Grandes gueules. C’est notamment ce que déplorent ensemble les deux professeurs du GG, Barbara Lefebvre et Jean-Loup Bonnamy : « Les juges sont des gens incohérents », dit-elle. « Ils continuent de mettre une cible sur le dos des enseignants et des chefs d’établissement. C’est une cible de plus sur le dos des enseignants, des CPE, des directeurs qui ne font rien d’autre que respecter la loi. Certains étudiants, parents et activistes des réseaux sociaux se frottent les mains.»

« C’est une amende, je risque plus en brûlant un feu rouge. Il écrit une lettre d’excuse et ça se passe bien», poursuit le professeur d’histoire-géographie.

“C’est terrible”

« Le proviseur n’appliquait la loi que sur les signes religieux », rappelle Jean-Loup Bonnamy. “Cet internaute, s’il ne veut pas accepter les règles d’un pays, la porte est grande ouverte, il peut aller ailleurs”, invite-t-il sur RMC et RMC Story.

« Cette sanction est épouvantable », se désespère Bruno Poncet. “On se dit que Samuel Paty et Dominique Bernard sont morts pour rien parce que personne ne comprend les leçons”, ajoute le cheminot et syndicaliste, qui réclame “de lourdes peines et de la prison pour que les gens comprennent”, alors que le parquet avait initialement requis une peine de prison avec sursis.

Deux autres essais

Après ces incidents, le directeur de l’établissement avait anticipé de quelques mois sa retraite. Fait rare, cette décision de justice a provoqué une réaction mardi de la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet, qui a dénoncé « un coup porté à l’Éducation nationale ». Le parquet de Paris dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel.

Mi-mars, un autre homme interpellé dans le cadre de cette enquête a été relâché à Lisieux (Calvados), mais le parquet a fait appel. En novembre, le procureur de la République a requis dix mois de prison avec sursis contre un troisième homme jugé à Bourg-en-Bresse (Ain). Dans ce dernier cas, le délibéré est attendu le 28 novembre.

 
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