Le président Roger Arata a tenu à lui redonner la parole une dernière fois. Pour que Gisèle Pelicot puisse une nouvelle fois livrer sa vérité et sa vision de cette affaire tentaculaire mais surtout des trois mois de procès qui viennent de s’écouler. « Je viens d’entendre le dernier coaccusé. J’avoue que depuis le début, j’ai entendu beaucoup de choses inaudibles, inacceptables, mais c’est comme ça. J’en ai pris conscience, j’ai su en quittant cette maison fermée à quoi j’allais m’exposer.
La femme de 72 ans a admis qu’elle se sentait fatiguée, ayant insisté pour être là la plupart du temps. « J’ai vu passer des individus qui nient, certains qui reconnaissent le viol. Je veux dire à ces personnes, à quel moment lorsque vous entrez dans cette salle, Mme Pelicot vous a donné son consentement ? À quel moment, lorsque vous voyez ce corps inerte, n’y a-t-il pas quelque chose qui ne va pas et je vais le signaler à la police ?
Très calme au début, Gisèle Pelicot a ensuite un peu haussé le ton, revenant sur certains axes de défense de l’accusé, l’un ayant pu exprimer qu’il avait été “guidé à distance”, certains qu’ils auraient pu être drogués, ou encore l’un ce dernier qui a dit que même s’il avait dénoncé, on ne l’aurait pas cru.
« Pour moi, c’est le procès de la lâcheté, le procès de Gisèle Pelicot est le procès de la lâcheté. J’ai vu quatre personnes de la gendarmerie défiler pour dire que leur ami était une personne respectueuse. A quel moment il s’est interdit d’agir. Si c’est cela le respect, nous pouvons revoir les définitions du viol et du respect.
Avant d’interrompre son discours pendant à peine 10 minutes, Gisèle Pelicot a conclu par une dernière prise de position. « Il est grand temps que la société ouvre les yeux sur cette société machiste et patriarcale où le viol est banalisé. Il est temps de changer notre façon de considérer le viol.
