L’ex-présidente du RN s’entête et utilisera les mêmes arguments que lors du procès pour se défendre

L’ex-présidente du RN s’entête et utilisera les mêmes arguments que lors du procès pour se défendre
L’ex-présidente du RN s’entête et utilisera les mêmes arguments que lors du procès pour se défendre

Selon des fuites, l’avocat de Marine Le Pen plaidera les mêmes arguments que lors du procès. Une défense jugée catastrophique par les observateurs et à l’origine de réquisitions très sévères.

« Peine de mort politique », « ingérence politique insupportable dans le processus démocratique », « quelle crédibilité aurait un président élu sans que je puisse me présenter ? »… Dans le JDD de ce dimanche, Marine Le Pen a exprimé sa même indignation que ces derniers jours. face aux réquisitions du parquet formulées le 13 novembre dans le procès des assistants parlementaires européens du RN. Soit des larmes et toujours aucune remise en question, notamment sur sa ligne de défense alors que débutent ce lundi 18 novembre les plaidoiries des avocats des prévenus.

Une défense sur cinq axes

Et Marine Le Pen compte persister et signer, le 27 novembre, lorsque son avocat, Rodolphe Bosselut, attaquera sa plaidoirie au dernier jour du procès alors que l’ex-président du RN risque 5 ans de prison dont trois ans avec sursis. 300 000 euros. d’amende et 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Selon le JDD, cinq lignes de défense ont été visées et elles sont très proches de celles développées par Marine Le Pen tout au long du procès.

Ainsi, elle commencera par « l’injusticiabilité » des actes parlementaires mais aussi « la dimension naturellement politique des fonctions d’assistant parlementaire ». Ce que l’ex-président du RN avait développé devant les juges sous la formule : “Un adjoint, il travaille pour son adjoint, et il peut travailler pour son adjoint au profit de son parti.” Et qui a fait dire à son adjointe, Catherine Griset, incapable de détailler ses tâches, qu’elle travaillait « pour Marine Le Pen, personnalité ».

Cependant, même s’il ne précise pas la liste des tâches que doit accomplir l’assistant, le règlement du Parlement européen est très clair : les enveloppes allouées par Strasbourg pour rémunérer les assistants des députés européens ne peuvent financer un contrat signé avec le parti et doivent correspondre à l’activité européenne du député européen.

Malgré tout, les avocats du RN entendent insister sur la notion d’« assistance parlementaire » qu’ils jugent « floue ».

Pas de travail fictif

Une autre ligne de défense sera de rappeler que les assistants parlementaires des députés RN ont bien travaillé, « que ce soit dans un cadre partagé entre différents députés ou au travers de collaborations politiques ». Selon les conseils de Marine Le Pen, les adjoints ont un métier qui n’a rien de fictif. Or, dans leur réquisitoire, les procureurs ont souligné à plusieurs reprises que les assistants étaient incapables de dire ce qu’ils faisaient dans le cadre de leur mission au Parlement européen. Ils parlaient ainsi de « faux volontaires payés par le Parlement européen ».

Même s’ils ont bien travaillé, les assistants parlementaires des députés RN ont eu du mal à apporter la preuve que c’était bon pour le Parlement. Certains revendiquent même leur droit au silence, comme Laurent Salles, l’adjoint de Louis Aliot, maire de Perpignan.

Enfin, le RN entend dénoncer un « élargissement arbitraire de la jurisprudence » puisque le parti estime que l’on souhaite juger les assistants parlementaires et leurs députés sur la base d’un règlement qui serait postérieur aux faits reprochés et qui « constitue une violation de la loi ». principe de non-rétroactivité des lois pénales les plus sévères ».

Un procès politique

Une ligne de défense déjà développée depuis près de deux mois devant le tribunal et jugée catastrophique par la plupart des observateurs. Et pourtant, à l’audience, Marine Le Pen avait esquissé les prémices d’un mea culpa. « Oui, j’ai compris aujourd’hui qu’il y a un risque et qu’un assistant parlementaire ne peut avoir aucune fonction politique », a-t-elle reconnu après son interrogatoire le 15 octobre.

“Je n’ai absolument pas eu le sentiment d’avoir commis la moindre irrégularité, la moindre illégalité”, a-t-elle également déclaré en évoquant la mutualisation des assistants parlementaires.

Ou encore, elle avait reconnu avoir « laissé en suspens » pour modifier le statut de Catherine Griset, se mettant ainsi en faute concernant la résidence obligatoire à Bruxelles de son assistante parlementaire.

Mais, depuis, Marine Le Pen ne cesse de situer les débats sur l’idée d’un procès politique visant à l’éliminer de la course à la prochaine présidentielle de 2027. « Une ligne de défense singulière qui frise le ridicule », » a statué l’accusation dans son acte d’accusation.

Il faut dire que, pour Marine Le Pen, l’avantage électoral est bien plus juteux. Le président du tribunal l’a souvent recadrée à ce sujet lorsqu’elle était à la barre.

Mais Marine Le Pen reste sur la ligne de défense fixe même si elle avoue, quelque peu ébranlée : « Je suis une mère, une femme honnête, disséquée depuis des décennies, et on me réclame 300 000 euros, je suis menacée de prison. «C’est un immeuble qui s’effondre sur vous, surtout quand vous vous savez innocent», comme elle l’a encore confié au JDD ce dimanche.

 
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