cette azuréenne tremblait pour son « petit frère » de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido

cette azuréenne tremblait pour son « petit frère » de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido
cette azuréenne tremblait pour son « petit frère » de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido

Juste avant notre appel, enfin, Marine Bourguignon Trombini a reçu le SMS tant attendu. Celle d’Onzardine, récemment âgée de 18 ans, sa jeune protégée venue du bout du monde. « Ne t’inquiète pas, ça va. Nous ne sommes pas blessés. Mais la maison est détruite… »

Marine Bourguignon Trombini, 32 ans, vit depuis la Côte d’Azur le drame de Mayotte. Mais cette Niçoise, enseignante à Cannes, se sent intimement liée à cet archipel où elle a travaillé trois ans, juste avant la pandémie. Elle était encore à Mamoudzou en avril et y entretenait de fortes amitiés. Notamment avec Onzardine, un “petit frère” de cœur qu’elle aide depuis l’enfance, et sa famille, qui a tout perdu.

“Son quartier a été rasé”

L’Azuréenne est profondément attachée à cette île et à ses habitants, notamment Onzardine. PhotoDR.

« J’ai eu peur pendant deux jours parce que je ne pouvais pas contacter Onzardine. Il vient des bidonvilles, et son quartier a été complètement rasé, Marine frémit. Je viens de recevoir un message disant qu’il va bien. Il était avec son père et son petit frère. Ils ont dû subir un stress énorme.

La jeune Niçoise respire tranquillement. « Avant le cyclone, je lui ai dit de quitter les bangas [petites cases mahoraises, Ndlr]. Je lui ai montré les abris difficiles. Je l’ai rappelé plusieurs fois ce soir-là. Mais la population des bidonvilles a peur de sortir de chez elle parce qu’elle a peur d’être pillée, ou d’être comptée puis expulsée… »

« Plus d’eau, plus de nourriture »

Lors d’un précédent cyclone en 2019, Marine Bourguignon Trombini avait accueilli chez elle Onzardine, ses deux frères et leur cousin. PhotoDR.

Avant Chido, Marine a elle-même vécu un cyclone à Mayotte en 2019. « Ils étaient venus se réfugier chez moi. J’ai dû insister. » Ce cyclone avait finalement dévié de sa trajectoire. De quoi relativiser leur intensité. Cette fois, l’alerte est passée du rouge au violet. Et les vents à 220km/h « a ravagé tout le quartier. Il n’y a plus d’eau, plus de nourriture. Cela fait des années que je les aide à acheter une tôle, un matelas… Et tout a disparu. Ils n’ont plus rien”, soupire Marine.

« Le destin persiste »

Onzardine dans son quartier, avant qu’il ne soit ravagé par le cyclone Chido. PhotoDR.

L’enseignante pense à ses anciens élèves en métropole ou à la Réunion, « qui n’ont pas de nouvelles de leurs familles et sont extrêmement inquiets. J’ai vraiment peur du bilan humain, qui risque de s’alourdir considérablement dans les jours à venir. Les familles seront décimées.

Peurs marines « Des - encore plus difficiles à venir » pour Mayotte. « Cette île est déjà dans une situation tellement précaire… On a l’impression que le sort continue ! J’ai admiré leur résilience. Des pillages risquent d’avoir lieu, et les tensions sociales, déjà très fortes, de s’aggraver. Et la détérioration de l’urgence sanitaire – il y a déjà le choléra – n’aidera pas… »

« Notre meilleur pour les aider »

Marine Bourguignon Trombini enseigne aux Mûriers, collège classé REP (Réseau d’Éducation Prioritaire) à Cannes-La Bocca. Elle préparait un projet commun avec un collège de Mayotte. Objectif : emmener leurs élèves en randonnée ensemble à la Réunion. Avant Chido, elle avait déjà sensibilisé son peuple à Mayotte et à ses tourments. « Je pense que nous allons mettre en place des actions pour récolter des fonds, faire de notre mieux pour aider. Et des amis se sont inscrits sur des listes de volontaires pour y aller.

 
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