Le monde de la chanson française a perdu l’un de ses piliers : Charles Dumont, le compositeur de l’inoubliable « Non, je ne regrette rien », est décédé à l’âge de 95 ans. Ce fidèle compagnon d’Edith Piaf, qui a marqué de son empreinte le scène musicale avec sa plume et son talent, a laissé un héritage inoubliable.
Né à Cahors le 26 mars 1929, Charles Dumont a pu transformer son destin grâce à une rencontre qui a tout changé : celle avec Édith Piaf. Trompettiste de formation, il est encore un compositeur peu connu lorsqu’en 1960, il parvient à convaincre « La Môme » de mettre sa voix sur l’une de ses compositions. « Non, je ne regrette rien » est alors né et traverse depuis le temps, devenant un hymne universel à la résilience. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a également salué “un monstre sacré de la chanson française” après l’annonce de son décès.
Charles Dumont aimait rappeler l’importance d’Edith Piaf dans sa carrière : “Ma mère m’a donné naissance, mais Édith Piaf m’a mis au monde”a-t-il confié. Cette phrase résumait parfaitement leur relation professionnelle et personnelle, marquée par plus de 30 chansons, dont des titres emblématiques comme « Mon Dieu » et « Les floflons du bal ».
Un succès qui n’a quasiment jamais vu le jour
Il aura cependant fallu un long chemin avant que Piaf accepte « Non, je ne regrette rien ». « Piaf m’avait déjà viré trois fois »» disait le compositeur en 2018. Convaincu par son parolier Michel Vaucaire, il tente une dernière fois en 1960. Lorsqu’ils arrivent chez la chanteuse, elle s’indigne mais après avoir entendu Charles Dumont jouer, elle change d’avis. Ce moment a scellé leur collaboration : « Nous ne nous sommes plus jamais quittés »a-t-il déclaré, soulignant que cette chanson avait été une renaissance pour le chanteur alors en difficulté.
Après la mort de Piaf en 1963, son fidèle compagnon poursuit son chemin et élargit son répertoire en collaborant avec d’autres grands noms, notamment Barbra Streisand. Leur rencontre à New York donne naissance à « Le Mur » et sa version anglaise « I’ve Been Here », titres qui figurent sur l’album « Je m’appelle Barbra » (1966). “C’est le destin qui m’a frappé aux fesses”il a dit
Si sa carrière de chanteur a débuté en première partie de Piaf, le compositeur a su se réinventer après la mort de sa muse. Il adopte alors un registre de crooner sans prétendre en être un. « Laissons faire les Américains, qui le font si bien »» a-t-il déclaré, préférant rester fidèle à son style. Au fil des années, il sort des albums centrés sur l’amour et continue de ravir son public jusqu’en 2019. « Quand tu reviens devant un public… ça te redonne l’air d’avoir 20 ans »a-t-il exprimé.
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