Le pari raté des sports supplémentaires au collège

LL’annonce a été faite jeudi 7 novembre sur le site Internet du ministère de l’Éducation nationale via une circulaire. Le système visant à introduire deux heures supplémentaires de sport hebdomadaire au collège a été abandonné, le projet n’étant pas viable selon le même communiqué.

Le président de la République Emmanuel Macron a cependant souhaité mettre en place les outils visant à « construire une nation sportive », surfant sur la vague des Jeux de Paris 2024. Il était alors question de renforcer les heures d’activité physique en complément des heures d’EPS – éducation physique et sportive – dans tous les collèges d’ici 2026.

Ce déclin est regrettable à bien des égards. C’est au cours des années passées à l’université que la croissance de nos enfants est la plus rapide et que bon nombre des déterminants de la santé de la vie des adultes qu’ils deviendront entrent en jeu. Ces deux heures de sport hebdomadaires auraient pu susciter un intérêt pour la pratique d’une activité qu’ils auraient continué tout au long de leur vie.

Le goût du sport s’aiguise avec la pratique ; l’adolescence est une période charnière et idéale pour la cultiver. L’adolescence est parfois tumultueuse, Source de questionnements intimes, de dépression et d’anxiété ; de nombreuses études ont démontré les bienfaits de la pratique sportive dans la gestion du stress et de l’anxiété.

Ou comment creuser le fossé de la Sécurité Sociale

Plus tard dans la vie d’adulte, les bienfaits sur la santé d’une pratique sportive régulière ne font plus de doute, tant sur le plan psychologique qu’en termes de longévité et de lutte contre les troubles articulaires et les maladies du corps. civilisation comme les cancers ou l’hypertension artérielle. C’est un non-sens médical et économique, un pari raté sur l’avenir qui ne fera qu’augmenter la prévalence de ces maladies et le déficit de la branche maladie de la Sécurité sociale.

Par ailleurs, la pratique sportive régulière favorise la constitution de la masse musculaire et osseuse et les études actuelles sur la sarcopénie semblent conforter l’hypothèse selon laquelle une activité physique précoce permettrait d’acquérir un capital musculaire pour la vie. Qu’est-ce que la sarcopénie ? Il s’agit d’une fonte musculaire liée au vieillissement, comme l’ostéoporose qui affecte le système osseux en devenant progressivement moins dense. Cette fonte musculaire est directement corrélée à la survenue de douleurs articulaires et, plus tard dans la vie, à une perte d’autonomie. Des études émettent l’hypothèse que la sarcopénie est d’autant moins fréquente que la pratique sportive débute plus tôt dans la vie.

La belle énergie des JO de Paris 2024 vite oubliée

L’abandon de ces deux heures de sport hebdomadaires est une injustice sociale car cela aurait donné à chaque étudiant un accès gratuit à de nombreux sports, les exemptant ainsi du paiement des frais d’inscription et autres cotisations aux associations sportives excluant les plus démunis. Il est regrettable que la belle énergie des Jeux se soit si vite dissipée, emportée de manière obscure.

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Ne faut-il pas prendre comme exemple nos cousins ​​anglo-saxons et allemands pour qui la pratique sportive est l’un des piliers de l’éducation et de la scolarité : elle permet de développer des qualités personnelles mais aussi un sens collectif, un savoir-vivre ensemble, et travailler à un bon équilibre physique et psychologique.

N’en déplaise au Président de la République, la France n’est malheureusement pas une nation sportive en devenir mais victime de décisions politiques annoncées en grande pompe mais rarement suivies dans leur mise en œuvre.