Il faut avoir toute la tête autour de la tête pour ne pas reconnaître qu’on est allé trop loin dans ses propos. Il serait si simple pour le député de Québec Solidaire Haroun Bouazzi de nous dire : « Désolé, les mots ont dépassé mes pensées. Je ne crois pas que les Québécois soient racistes.» Nous lui pardonnerions. Parce que nous sommes conciliants, pas rancuniers pour un sou, et que ça peut arriver à tout le monde de mettre les pieds dans les babines. Mais là, loin de s’excuser, il en ajoute une autre couche.
Le député QS est très arrogant lorsqu’il affirme ne pas avoir formellement qualifié ses collègues de racistes. Jugez par vous-mêmes :
« On voit malheureusement, et Dieu sait que je vois cela tous les jours à l’Assemblée nationale, la construction de cet Autre. De cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est indigène, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure.
Il assisterait donc quotidiennement à une grande entreprise de construction raciale ? C’est exactement ce que nous dit ici M. Bouazzi. Si ce n’est pas qualifier quelqu’un de raciste, j’aimerais que quelqu’un me l’explique. Soit il s’amuse à nos dépens, soit il attise délibérément les braises de l’intolérance.
Racisme systémique
La Commission des droits de l’homme et des droits de la jeunesse définit le racisme systémique comme la « production sociale d’inégalités raciales », résultat de l’organisation économique, culturelle et politique d’une société. C’est la construction de l’autre par M. Bouazzi.
Cela fait donc ressortir l’idée d’un racisme systémique qui serait pratiqué au Québec, en jetant sous le bus des membres de la classe politique.
Car le député QS égratigne au passage certains ministres du gouvernement, comme Lionel Carmant et Christian Dubé, qui, dit-il, reprochent aux immigrants leurs problèmes à la DPJ et dans le réseau de la santé. Mais c’est aussi à tous les Québécois, y compris ses propres électeurs de la circonscription de Maurice-Richard, que le député de QS se permet de faire la leçon. Et nous ne pouvons pas laisser tomber ça.
A bas l’intolérance
Il suffit de se faire traiter de racistes qui résistent aux autres. Ce n’est pas seulement insultant, c’est aussi une erreur. Je suis bien placé pour rappeler que le Québec est une merveilleuse terre d’accueil. Nous avons choisi de vivre dans un État laïc. Cela ne fait pas de nous des xénophobes. Les Québécois ne sont ni pires ni meilleurs que les autres. Nous sommes comme toutes les autres sociétés du monde : imparfaites, mais profondément attachées aux valeurs de justice, d’inclusion et de respect.
Écoutons ces familles diverses qui ont fui l’extrémisme et qui s’inquiètent de la montée de certains discours radicaux qui infiltrent nos écoles. Ils ne veulent pas d’une société qui se nourrit de la haine des autres. Nous voulons tous que nos enfants grandissent loin des idéologies toxiques. Le véritable combat est contre l’intolérance, quelle qu’en soit l’origine.