Les listes portées par Philippe Diallo et Pierre Samsonoff pour les élections à la présidence de la Fédération française de football (FFF) désormais validées avec 10 parrainages chacune, la campagne peut officiellement débuter. Avec des différences entre les deux candidats.
« La prime à la sortie semble tellement évidente qu’il ne faut pas être arrogant ! » C’est un habitué des plaisanteries fédérales qui a glissé cette phrase samedi avant la réunion du collège des présidents de Ligues et de Districts. Et on a le sentiment que pour cette campagne électorale qui commence, le travail de terrain sera encore plus déterminant que lors des précédentes élections présidentielles au sein de la FFF. Et pour plusieurs raisons. Le sortant Philippe Diallo n’a pas été élu président mais désigné successeur de Noël Le Graët puis confirmé par l’Assemblée fédérale. Ce n’est pas le même exercice et il le connaît très bien.
C’est la raison pour laquelle il a régionalisé sa liste (réserves comprises) avec quatre présidents de Ligue et cinq présidents de District, tout en conservant un noyau dur de l’ancien Comex avec huit personnes. La nouvelle gouvernance permet d’élargir le spectre de 12 membres à 21, plus les sept représentants des familles, et la loi du 22 mars 2022 impose la parité. Si les noms créent souvent des compétences, l’expérience de terrain pourrait jouer un rôle important.
C’est pour cette raison que le « challenger » Pierre Samsonoff a dressé une liste de personnalités reconnues dans les territoires, chacune à leur niveau et dans des secteurs précis. La différence sera dans la perception du sortant, qui sera soumis aux suffrages pour la première fois, accompagné d’un poids lourd du football français, Jean-Michel Aulas, face à une tête de liste reconnue par le football amateur après son passage comme directeur de la LFA jusqu’en 2021. Il sera accompagné d’un président d’arrondissement dans le Tarn et Garonne comme numéro 2, Jérôme Boscari, qui disposent tous deux d’un réseau important dans les territoires.
Les ligues, les districts et surtout les clubs détiennent la clé
Comme d’habitude les « pros » auront du poids dans la campagne, surtout compte tenu de leurs difficultés financières. Il ira certainement au plus offrant. Mais pas seulement… car avec la nouvelle gouvernance qui offre un pouvoir énorme à plus de 12 000 clubs en France en leur donnant cette fois le droit de vote. Ne serait-ce que pour l’élection du président de la FFF, cela ouvre de belles stratégies de campagne aux deux candidats et peut-être plus à Pierre Samsonoff qu’à Philippe Diallo. Car ce sera une véritable bataille d’information qu’il devra mener avec les clubs concernés qui, semble-t-il, ne sont pas tous conscients qu’ils ont le droit de vote. Qu’il s’agisse des clubs de District, des Ligues et surtout ceux des trois championnats nationaux. Un manque d’information surprenant.
La campagne sera très courte. A peine trois semaines pour séduire tout le monde avec un projet que les deux candidats vont pouvoir détailler à leurs potentiels électeurs maintenant que les deux listes sont validées. Une élection qui aurait pu paraître déséquilibrée dès la simple annonce des listes. Le travail sur le terrain pourrait la rendre plus indécise que prévu.