« Novembre est un grand mois de mobilisation pour nous tousse souvient Émilie Van Ryckeghem, la présidente du collectif local. A Valenciennes, nous avons choisi le 16 novembre pour la grande marche, pour ne pas concurrencer la manifestation lilloise du 23. » L’appel a été bien suivi samedi après-midi, puisque“Il y avait une centaine de personnes, Place Verte, derrière le musée. Un chiffre inférieur à 2023, mais la troupe est toujours aussi colorée et motivée : hommes, femmes, familles, représentants politiques – on a reconnu les élus valenciens Quentin Omont (EELV), Luce Troadec (ex-LFI) et Nathalie Lorette (PCF). Le tout arborant une touche de violet, en signe de ralliement.
Elle a quitté son mari après « trente ans de violences physiques et psychologiques »
Dans le cortège, de nombreuses femmes meurtries. Alors Nathalie, 52 ans, de Brunemont (près d’Arleux), avait encore les larmes aux yeux, en se remémorant ce jour où elle a quitté son mari, et « trente ans de violences physiques et surtout psychologiques ». « C’était le 23 décembre, le sapin était fait, je lui ai dit que je voulais divorcerdit-elle.Il m’a dit qu’il allait me brûler à l’acide ! C’est mon fils qui m’a poussé jusqu’au commissariat. Le soir, je me suis retrouvé chez sa belle-mère que je connaissais à peine, j’y suis resté deux semaines… » Son mari a été condamné à huit mois de prison en juillet 2022, puis libéré en appel le 14 février 2023. Elle a exprimé sa colère ce samedi sur sa pancarte. “ Nous sommes la voix de ceux qui n’en ont plus », peut-on lire sur une autre case…
Les familles aussi
« Oui c’est réconfortant, ce rassemblementobserve sa « sœur de démonstration », la Valencienoise Molly, mais c’est aussi triste de voir combien d’entre nous ont subi des violences… » Tout le monde dans le cortège n’est pas victime, cela dit. Ainsi, Pierre et Fanny, venus de Jenlain avec leurs adolescents de 11 et 15 ans : « Nous travaillons dans le secteur médico-social, c’est la deuxième fois que nous participons à la marche. Nous souhaitons sensibiliser nos enfants à la violence, et qu’ils deviennent, pourquoi pas, des porte-parole auprès de leurs pairs. ».