Les inondations meurtrières du 29 octobre ont plongé l’est et une partie du sud de l’Espagne dans un état de dévastation. La région autonome de Valence, de loin la plus touchée, a déjà souffert de ce type de phénomène dans le passé − “en 1957, 1982, 1987, 2007, 2019”, liste Le monde. Cependant, le lourd bilan humain de cette goutte froide de 2024, qui évolue au fil des jours, “l’une des pires tragédies enregistrées en Europe ces dernières années”, note le journal de Barcelone L’avant-garde.
Dans un article publié sur son site le 10 novembre, dont nous nous sommes inspirés pour cette carte, le quotidien Le pays tenté de mesurer le“empreinte laissée par l’eau” dans la ville de Valence et ses environs, sur la base des données du système cartographique européen Copernicus. Même si ce n’est pas le cas “pas complètement exhaustif”, ce dispositif permet de délivrer un “première hypothèse” de l’ampleur des dégâts causés par les intempéries du 29 octobre.
Quelques jours après le drame, Le périodique de Catalogne a rappelé que “près de trois millions d’Espagnols” vivent dans des zones inondables, principalement sur la côte méditerranéenne, où se trouve Valence. « Le problème remonte au chaos urbanistique qui a commencé dans les années 1960. » à l’époque franquiste, où il était «possible de construire n’importe où», contrairement à aujourd’hui, précise le journal catalan.
Des dégâts matériels « énormes »
Le 5 novembre, le gouvernement de gauche a détaillé un plan de premiers secours d’un montant de 10,6 milliards d’euros pour les victimes de la récente vague de froid. Il s’adresse principalement aux ménages, aux entreprises et aux travailleurs indépendants des zones touchées. « Les entrepreneurs ont accueilli favorablement cette bouée de sauvetage du gouvernement » assurer Le monde, même si beaucoup de valenciens “Je n’ai même pas de lieu de travail où retourner”, depuis « tout a été emporté » par les inondations. Le pays fait état de 1 500 kilomètres de routes et 99 kilomètres de voies ferrées endommagés ainsi que de plus de 4 000 bâtiments touchés.
Le 11 novembre, une nouvelle aide d’un montant de 3,7 milliards d’euros s’est ajoutée à l’enveloppe initiale. La reconstruction s’annonce ardue et prendra des mois, tant les dégâts matériels sont importants. “énorme”, affirme L’Avant-garde.
Dans le même temps, la catastrophe a mis à l’épreuve le modèle décentralisé espagnol, sur fond de fracture exacerbée entre la gauche et la droite. UN “enfreindre” même ouvert “dans le moral collectif”, parce que l’État est accusé de ne pas avoir su protéger ses concitoyens, et “ce sera difficile à réparer”.
Le gouvernement autonome valencien, dirigé par le conservateur Carlos Mazón, fait face à de vives critiques en raison de la“incompétence” de son exécutif dans la prévention et la gestion de la crise, tandis que le gouvernement central, de gauche et dirigé par le socialiste Pedro Sánchez, est critiqué pour ne pas avoir déclenché l’état d’urgence d’intérêt national, qui aurait permis de prendre contrôle de la conduite des opérations.