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Perçu par ses fans comme un génie créatif et autodidacte, Elon Musk est considéré par ses détracteurs comme un imposteur, qui a la fâcheuse tendance à s’attribuer des réussites qui sont en réalité collaboratives.
Mégalomane, bourreau de travail, rebelle, anti-politiquement correct… Au fil des années, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, s’est bâti une réputation de autodidacterenvoyant chez ses admirateurs l’image d’un génie autodidacte, quand ses détracteurs voient en lui un manager désastreux.
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A 53 ans, Elon Musk est le visage public de ses sociétés Tesla et SpaceX. Cependant, bon nombre des avancées techniques de ces entreprises sont en réalité dues au travail de leurs ingénieurs.
“Le succès de Tesla n’est évidemment pas dû qu’à Elon Musk”
Boris Manenti, rédacteur en chef du département d’économie Nouvel Observatoire et auteur d’un livre* sur le milliardaire, expliquait en mai dernier à la RTBF que Tesla avait été initialement fondée par un autre entrepreneur, Martin Eberhard, et un ingénieur, Marc Tarpenning.
“Elon Musk y a contribué et y a apporté des choses, il a créé un modèle de voiture qui s’actualise, qui évolue systématiquement, mais l’idée initiale d’une voiture électrique haut de gamme, plutôt d’une voiture de sport, etc., ce n’est pas le cas. lui du tout qui l’a et le succès de Tesla n’est évidemment pas qu’Elon Musk», explique le journaliste à nos confrères.
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Il en va de même pour le projet Hyperloop, un train futuriste à sustentation magnétique. « En 2013, il [Elon Musk] arrive en présentant ce train en grande pompe, en disant que c’était une idée révolutionnaire qu’il avait eue. Sauf que six mois plus tôt, il avait rencontré une start-up, ET3, qui proposait exactement la même chose et qui était allée voir Elon Musk car ils cherchaient des investissements à développer. Il l’ignore complètement», renchérit Boris Manenti.
Autodidacte ?
Musk est également connu pour ses annonces audacieuses et ses promesses ambitieuses, notamment sur les technologies développées par ses entreprises. Elle ne parvient cependant pas toujours à tenir ses promesses, notamment concernant l’autonomie des voitures Tesla. Cette tendance à exagérer ou à anticiper des progrès technologiques inachevés est considérée par certains comme trompeuse.
Son style de gestion suscite également des critiques. Son habitude de licencier brutalement et de faire pression sur ses collaborateurs ternit son image de patron visionnaire et inspirant. Ainsi, lors du rachat de Twitter en octobre 2022, il a licencié, dès le 4 novembre, environ 50 % des 7 500 salariés du réseau social, touchant notamment les équipes de communication et d’ingénierie.
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Toujours selon Boris Manenti, Elon Musk aurait aussi tendance à retravailler son histoire personnelle. « Elon Musk, depuis ses débuts aux Etats-Unis, aime se glisser dans ce moule de «autodidacte‘, qui est parti de rien et qui, à la sueur de son front, aurait tout réussi. […] Il aime dire qu’il a grandi dans la pauvreté et que tout a été très difficile pour lui. En réalité, ajoute le journaliste, l’homme est issu « d’un milieu bourgeois, blanc, avec de nombreux domestiques et une profusion de voyages tout au long de sa jeunesse.
« Il a grandi en Afrique du Sud pendant l’apartheid, dans une riche famille blanche à Pretoria, fief des Afrikaners (NDLR : individus blancs, nés en Afrique du Sud et parlant afrikaans). Les seuls noirs qu’il rencontrait étaient ses domestiques», précisait encore Boris Manenti dans les colonnes de Le Envoi du Sud en mai dernier.
Cette semaine, le patron de SpaceX a en tout cas réussi l’un des paris les plus fous de l’histoire économique et politique récente : décrocher un poste de conseiller spécial en charge de « l’efficacité gouvernementale » dans l’administration Trump. Reste à savoir comment deux figures notoirement égocentriques comme Elon Musk et Donald Trump s’entendront sur le long terme…