l’offensive aérienne contre l’augmentation votée par l’Assemblée

l’offensive aérienne contre l’augmentation votée par l’Assemblée
l’offensive aérienne contre l’augmentation votée par l’Assemblée

Les perturbations devraient être de faible ampleur. La compagnie Air affirme même être en mesure d’opérer la totalité de ses vols ce jeudi 14 novembre. Mais il a suffi au Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d’annoncer une journée de grève pour braquer les projecteurs sur la hausse à venir des vols. la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA).

De quoi parle-t-on ? De la fameuse « taxe Chirac », décidée en 2002, et que le gouvernement compte augmenter à nouveau pour générer un milliard d’euros de recettes supplémentaires chaque année. Une manière de renflouer les caisses – il ne s’en cache pas – et d’inviter à une plus grande sobriété carbone, alors que les transports aériens représentent entre 3 et 5 % des émissions de gaz à effet de serre.

Rétablir l’équité fiscale entre l’avion et le train

“Je ne vois pas pourquoi aujourd’hui un Paris-Marseille serait plus rentable pour un client en avion qu’en train”a fait valoir le ministre des Transports François Durovray sur Franceinfo, samedi 9 novembre. Les partisans du rail déplorent le fait que ce moyen de transport souffre d’une fiscalité défavorable : les billets de train tiennent compte de la TVA payée sur l’électricité, tandis que le kérosène n’est pas taxé.

Cela dit, les billets d’avion sont déjà soumis aux taxes et aux redevances aéroportuaires, avance une société comme Easyjet, citant en exemple la somme de 135 € payée par une famille de quatre personnes effectuant un aller-retour entre Lyon et Porto en période estivale.

Taxer le transport aérien pour protéger le climat

L’idée de renforcer les taxes sur les avions refait régulièrement surface. Elle figurait parmi les propositions de la Convention citoyenne pour le climat en 2019. En septembre, le Réseau Action Climat (RAC) avait avancé l’idée d’une taxe « voyageurs fréquents », pénalisant les passagers qui ont le plus souvent recours à l’avion.

Le gouvernement prévoit une augmentation différenciée du TSBA en fonction des distances parcourues. En classe économique, la taxe passerait de 2,60 € à 9,50 € pour un vol vers un autre pays européen, de 7,50 € à 40 €, pour un voyage vers une destination lointaine.

Moins de lignes au départ des aéroports régionaux ?

Antoine Godier, porte-parole du SNPL, craint une distorsion de concurrence. « Les compagnies basées en France subiront la hausse des taxes sur la quasi-totalité de leurs liaisons, alors que leurs concurrents ne seront concernés que pour leurs vols au départ de France. De quoi mettre à mal leur compétitivité, alors qu’ils perdent déjà, en moyenne, 1% de part de marché chaque année au niveau mondial. »

L’Union des Aéroports de France enfonce le clou : “L’exécutif part du principe qu’un passager peut payer 9,50 euros de plus pour voyager à l’étranger, note son délégué général Nicolas Paulissen. Sauf qu’il n’en sera peut-être plus capable. Car dans de nombreux aéroports régionaux, les compagnies aériennes low-cost sont majoritaires.Très sensibles aux coûts, ils pourraient décider de ne plus desservir certaines villes pour redéployer leurs capacités dans les pays voisins. » Un phénomène observé aujourd’hui en Allemagne, après une hausse de la fiscalité visant le transport aérien.

11 500 emplois menacés

En France, une augmentation du TSBA pourrait entraîner la destruction de 11 500 emplois en 2025, a calculé la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers. Sans une réelle efficacité budgétaire : la baisse du trafic (– 2 %) se traduirait par une baisse des recettes fiscales (– 510 millions d’euros).

Examinant le budget, les députés ont adopté vendredi 8 novembre un amendement proposé par les lobbyistes des compagnies aériennes. Son objectif ? Limiter la hausse à une seule année et ne pas appliquer la mesure aux vols à destination et en provenance de la Corse et de l’outre-mer. Mais le rejet par l’Assemblée, mardi 12 novembre, du volet recettes de la loi de finances – le Sénat se penchera sur la version initiale – crée une incertitude sur les contours de cette mesure.

Air France-KLM a déjà réajusté ses tarifs 2025

Le gouvernement semble prêt à accorder une compensation, sous la forme d’un crédit d’impôt bénéficiant aux entreprises qui utilisent le plus les carburants durables (biocarburants et carburants de synthèse). « Mais ces carburants doivent encore être disponibles et abordables »slips, dubitatifs, Nicolas Paulissen.

En attendant, le groupe Air France-KLM (Air France, KLM, Transavia, Hop) a déjà répercuté la probable hausse du TSBA dans ses tarifs 2025. « En cas de modification du barème, d’abandon ou de rejet de l’avenant, les sociétés du groupe procéderont à une régularisation »il promet.

 
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