Elle était au « centre » d’un « système organisé » visant à faire du Parlement européen la « vache à lait » du Rassemblement national (RN, parti d’extrême droite français) : mercredi à Paris, le parquet a requis 5 ans de prison de prison, dont 2 ans de fermes aménageables, 300 000 euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen.
Ce procès de l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires du RN, ouvert fin septembre, pourrait donc menacer les ambitions présidentielles de son leader aux prochaines élections, en 2027.
“La loi s’applique à tout le monde”
“Nous sommes ici dans une enceinte judiciaire et la loi s’applique à tout le monde”, a insisté le procureur Nicolas Barret, demandant que cette peine s’applique dès la condamnation, y compris si Marine Le Pen choisissait de faire appel, estimant qu’elle ne serait pas responsable de votre condamnation. « ambitions » politiques.
Une telle condamnation « interdirait aux prévenus de se présenter aux futures élections locales ou nationales », a déclaré le procureur devant Marine Le Pen, assise au premier rang des 24 autres prévenus – cadres de partis, ex-eurodéputés et anciens assistants parlementaires.
Envie de « gâcher la fête »
“Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la possibilité de voter pour ceux qu’ils veulent” et de “ruiner le parti”, a réagi Marine Le Pen aux journalistes à sa sortie du public, alors qu’elle fait également face à la menace. de devoir payer une amende de 300 000 euros.
Le parquet a dépeint mercredi dans son réquisitoire un « système organisé » de détournement de fonds publics au détriment du Parlement européen, avec des « contrats artificiels » d’assistants parlementaires afin de « faire économiser » de l’argent au parti.
Six semaines d’audience
“Nous ne sommes pas ici aujourd’hui à cause d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme d'”une longue enquête judiciaire”, a déclaré d’emblée au début du réquisitoire l’un des deux représentants de l’accusation, Louise Neyton.
“Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et “des débats particulièrement approfondis”, a poursuivi le magistrat dans une salle d’audience pleine.
Laissé en difficulté financière
Tour à tour, tout au long de leurs réquisitions, les deux procureurs ont détaillé mercredi l’architecture d’un « système » qui, selon eux, a été mis en place au Front national (par la suite Rassemblement national) entre 2004 et 2016, consistant à embaucher des « fictifs ». Assistants parlementaires européens qui ont effectivement travaillé pour le parti.
A l’époque, « le parti se trouvait dans une situation financière particulièrement tendue. Tout ce qui peut contribuer à alléger les charges sera utilisé systématiquement », que ce soit « légal ou non », a affirmé Louise Neyton, tandis que Marine Le Pen hoche vigoureusement la tête « non ».
Le Parlement européen a estimé son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en a réclamé que 3,4 millions (une partie ayant été remboursée).
(AFP)