La fille du bûcheron de Cinéphile-doux

La fille du bûcheron de Cinéphile-doux
La fille du bûcheron de Cinéphile-doux

Comment peut-on décemment dire du mal de la marchandise la plus précieuse ? L’histoire est tragique, certes, mais il ne peut en être autrement, compte tenu du contexte. La représentation de la Shoah, même à travers le dessin, pose toujours problème, tout dépend de la dose de pathétique qu’on lui transfère. À certains moments du film, c’est peut-être trop fort. Ou alors ce ne sera jamais de trop, c’est à chacun de juger. C’est un conte de Jean-Claude Grumberg et c’est un film d’animation de Michel Hazanavicius. C’est une histoire de sauvetage au milieu de l’horreur, dans une Pologne où l’antisémitisme atteint des sommets, chez les plus humbles de ses habitants (faut-il autant insister ? Pas sûr). Et c’est le sort de la fille « adoptive », tombée du train, d’un bûcheron et de sa femme, et cette dernière est un personnage inoubliable, comme un symbole d’amour et de générosité, dans un monde, celui de la Seconde Guerre mondiale. La guerre, qui en est atrocement privée. Quelle émotion d’entendre, pour la dernière fois, un texte lu par Jean-Louis Trintignant. Et Dominique Blanc et Grégory Gadebois sont parfaits. On ne peut rien dire de mal sur La Commodité la plus précieuse mais c’est d’abord parce que le film trouve l’équilibre entre tragédie, romance et bienveillance. Et avec un dessin épuré où les trains de la mort sifflent la honte d’une humanité en berne.

 
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