L’entraîneur de Pailladin a apprécié l’envie dont ont fait preuve ses joueurs lors de cette rencontre mais aussi le match de ces cadres.
À quel point cette victoire vous fait du bien ?
A tous points de vue, il est bien placé car nous sommes dans une semaine historique. Au classement, ça nous fait avancer un peu, mais il ne faut pas crier coorico. Le public a répondu présent pour cet anniversaire et les joueurs ont tout donné. DParfois maladroitement, on aurait pu rendre le match plus facile car on a eu le ballon 3-0 puis 3-1. Mais c’est comme ça, quand on est dans une période comme ça, on souffre à tous les niveaux.
Qu’avez-vous aimé dans votre équipe ce soir ?
L’état d’esprit, que les dirigeants ont pris le pouvoir. Je leur ai dit en arrivant, je sais que dans le football, il faut avoir un cadre, il faut avoir des joueurs sur qui on peut s’appuyer. Il y en avait qui étaient un peu démobilisés, il y avait d’autres qui étaient physiquement un peu à plat. On a fait venir un nouveau joueur, donc il faut améliorer le mental, le physique, le tactique et ça va de pair sans se faire mal aux jambes car pour les blessés, l’infirmerie est pleine. Les deux premiers matches, c’était très difficile, surtout celui de Toulouse où en 30 minutes, on l’a donné, alors qu’aujourd’hui, dans un match spécial, les 20 premières minutes, on a fait l’entame qu’il fallait, on a réussi à marquer le deux buts et puis on a défendu bec et ongles avec forcément des joueurs cadres qui bloquaient mais qui donnaient tout. C’est là que ça ira.
Quand Brest est revenu à 2-1, vous êtes-vous dit que psychologiquement ça allait être dur de ne pas concéder l’égalisation ?
Nous avons défendu. Sur le banc, on a des enfants mais les pros étaient à bout de souffle… Il a fallu changer, il y a eu la blessure d’Akor (Adams), on menait 2-0 mais le petit Ndiaye n’a pas eu 60 minutes en jambes dans un match comme celui-là. Les jeunes sont revenus et ont bien fini le match.
Avons-nous vu la touche Gasset ou la façon dont vous souhaitez que votre équipe joue ?
Il n’y a pas de revers, je m’adapte aux joueurs que j’ai. Quand il y aura Téji, on jouera différemment. Il faut mettre les joueurs dans les meilleures conditions. La semaine dernière, nous avons dû jouer à cinq car Nikola ne pouvait pas jouer un match complet. Là, il a joué à quatre mais il a fini sur la fin. Pour avancer, il faut aller jusqu’au bout. C’est aussi simple que cela.
Comment jugez-vous le match de Tamari, cadré tant sur les penaltys que sur le coup franc ?
C’est le Tamari que j’ai vu jouer quand j’étais dans les tribunes. Il prend, il rentre, il accélère, les gens ont peur de lui. Il fait partie des cadres intermédiaires, des responsables qui doivent faire une copie meilleure que ce qu’ils ont fait jusqu’à présent. Il est entré 20 minutes contre Toulouse, 30 contre Le Havre, il a débuté le match et a joué 70 minutes. Je dois cibler les joueurs par rapport à leur état de forme. Il y avait un problème physique à mon avis.
Le maintien dépendra des performances défensives, vous n’avez pas encaissé grand chose au Havre, ce soir vous avez encaissé un but malchanceux…
C’est un coup de pied arrêté, Nicolas le renvoie au milieu, dans un mois il ne le fera plus, mais quand tu as fini, tu te dis, je l’envoie n’importe où. Un garçon avec le parcours qu’il a, l’expérience qu’il a, il sait très bien qu’il ne faut pas le renvoyer en ligne et qu’on peut prendre des choses comme ça.
On imagine que psychologiquement, avant la trêve, cette victoire est extrêmement importante ?
C’est important parce que cette semaine est particulière, on va revoir des gens qui jouaient avec nous il y a 45 ans. Il y a toutes les générations qui sont là, c’est la fête du club, mais c’est important aussi et surtout pour Laurent Nicolin, parce qu’il a quand même été attaqué, je pense violemment, j’ai trouvé, il avait même besoin de ressentir une réponse de ses joueurs, et ce soir, il a vu l’état d’esprit, non pas la qualité footballistique, dont on peut toujours parler, mais au moins l’état d’esprit de La Paillade.
Akor Adams blessé à la cuisse
Est-ce grave pour Akor Adams ?
C’est un problème musculaire, il y a une pause, on va gagner 15 journées, on est habitué, à chaque fois qu’on en gagne une, on en perd deux, c’est comme ça, quand on n’est pas au mieux physiquement, A partir du moment où tu rentres dans les zones rouges, tu te blesses, c’est comme ça.
On sait que vous êtes superstitieux, allez-vous jouer en rouge à Saint-Etienne ?
J’aime ce maillot parce qu’il m’a rajeuni, mais à Saint-Etienne, sûrement, avec les Verts…
“Il y a eu deux arrêts de Jésus de Lecomte”
Eric Roy (entraîneur de Brest) : «Je suis déçu. Nous n’avons pas joué le match que nous aurions dû. Nous avons encaissé des buts trop facilement. On a facilité la tâche à Montpellier, qu’il faut féliciter car il était au pied du mur. Nous avons fait le travail pour eux. Il a eu l’occasion de prendre le score. C’était le scénario idéal pour Montpellier, qui réussissait à revenir sur son but après une bonne entame.
Nous sommes déçus car nous n’avons pas répondu aux attentes et au match que nous voulions jouer. On a eu beaucoup de ballon, on a dominé après la pause. Nous avions le ballon à 2-2. Il y a deux arrêts de « Jésus » de Benjamin (Lecomte) sur deux têtes à bout portant. Parfois, il faut aussi du succès. Nous n’avions pas la qualité technique, nous n’avions pas le bon ressenti. Quand on ne commence pas bien le match, ce n’est pas une bonne idée. Sur le coup franc, le ballon passe au milieu du mur.
Cela nous fera du bien de prendre quelques jours de congé. Nous avons besoin de reprendre des forces, de recharger nos batteries, mais aussi de retrouver le bon état d’esprit. Certains joueurs n’étaient pas à la hauteur dans ce match. Nous voulons que tout le monde participe, que chacun ait sa chance. Nous n’avons pas fait un bon match collectivement. Nous avons encaissé trop de buts dans ce match. Nous devons résoudre ce problème rapidement. Nous ne pouvons pas nous permettre de marquer quatre buts pour gagner des matches.
Nous n’avions ni dynamisme, ni enthousiasme, ni jeu vers l’avant. La meilleure préparation que nous puissions faire était de gagner à Prague. Nous avions quelque chose à faire mieux, mais nous ne l’avons pas fait. Il est logique de s’incliner. Il y a une grande urgence, une très grande urgence. Il va falloir se remettre en ordre dans ce championnat.
Montpellier était plutôt bien. Il avait le bon match. Il a ajouté du rythme, de l’intensité, de l’agressivité. Nous n’avons pas su réagir, même si c’est notre force. C’était pour lui le match à mort, c’était le contexte de 50 ans. Et le public les portait aussi. Il a mis tous les ingrédients pour faire un bon match.