Nous étions en octobre 2006 et à l’époque ils n’étaient « que » 50 000 joueurs se lançant dans la folle aventure Virtual Regatta. Dix-huit ans plus tard, le célèbre jeu gratuit de simulation de courses au large, fondé par l’ancien skipper Philippe Guigné, originaire de La Rochelle, est devenu une référence mondiale dans le monde du jeu vidéo mais aussi auprès du grand public. Alors que le départ de la dixième édition du Vendée Globe sera donné ce dimanche 10 novembre, les fans de régates sont déjà aux aguets, sur leurs écrans d’ordinateur ou de téléphone. Leur objectif ? Propulsez leur propre bateau virtuel vers la victoire aux Sables-d’Olonne.
Un jeu gratuit, simple et accessible à tous
Bien que le jeu ait évolué au fil des années, l’idée de base reste la même qu’au moment de sa création. « Il nous fallait réaliser un jeu gratuit et simple dans lequel vous pourrez gérer la progression de votre bateau, ses caps et ses voiles, tout en jouant avec la météo réelle », rappelle Philippe Guigné. En créant « Virtual Regatta », le Charentais-Maritime, désormais basé à Paris, a aussi et avant tout souhaité partager sa passion de la voile avec le plus grand nombre. C’est une réussite puisque l’entrepreneur estime désormais « qu’un joueur de « Virtual Regatta » sur deux ne pratique pas la voile. Nous avons réussi à populariser notre sport.
Surtout, la voile en ligne s’est démocratisée et la dernière édition du Vendée Globe en 2020 l’a prouvé avec près d’un million de joueurs comptés lors de l’événement. Après de longues années de travail à chouchouter son bébé, Philippe Guigné a finalement fini par vendre l’entreprise, un an plus tard, en 2021, à la société 52 Entertainment, leader mondial des jeux de bridge en ligne.
Mais si « Virtual Regatta » rencontre aujourd’hui toujours autant de succès en termes de nombre de joueurs – ils étaient déjà près de 200 000 inscrits trois jours avant le départ du Vendée Globe –, ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille pour ses administrateurs.
Problèmes techniques avant le départ
Le monde des réseaux sociaux est parfois insoluble et il suffit d’un problème technique pour mettre le feu. C’est ce qui s’est passé lors du lancement des inscriptions début octobre. « Nous avons réalisé une quinzaine de versions au cours du mois dernier. Nous avions des choses à régler. Les joueurs étaient sur une plate-forme lente et boguée. Il est normal qu’ils expriment leur mécontentement. Nous avons fait le travail, mais ce n’est pas facile pour nous comme pour eux », argumente Thomas Gautier, directeur général adjoint de l’entreprise.
La gestion des problèmes techniques et de la latence est la tâche de tous les développeurs de jeux vidéo. Et Philippe Guigné le sait bien, c’est pourquoi il essaie encore aujourd’hui d’aider l’équipe en place. « Ce sont mes anciens collègues, ils me demandent mon avis et j’ai des idées. Il y a eu une mise à jour du jeu qui a fait sensation, avec la marina (1), une modalité dédiée à la personnalisation des bateaux. C’est différent de ce que j’ai créé, mais on sait que dès qu’il y a du changement, il y a du pour et du contre. Nous savons que tout développement sera contesté. On verra comment ça se passe sur le Vendée Globe. »
(1) Les participants disposent d’une interface immersive avec un hangar virtuel pour préparer leur bateau, une interface de classement, une vitrine interactive pour les entreprises et d’autres fonctionnalités évolutives.