Aucune annonce officielle
Le 30 octobre, le journal Libération a révélé que Cadbury Fingers, ce « lien parfait entre le fin Mikado et le grand Twix », n’étaient plus vendus en France depuis le printemps, sans aucune annonce officielle. Interrogé, le géant de l’agroalimentaire Mondelez International, qui a absorbé Cadbury en 2010 et possède également, entre autres, LU, Toblerone, Côte d’Or et Milka, n’a pas souhaité réagir. Pas plus que sa filiale au Royaume-Uni, chargée de la distribution des biscuits en France, et qui a laissé à Lightbody Europe, distributeur intermédiaire de Fingers, le soin de confirmer l’arrêt de leur commercialisation. Sans laisser entrevoir un éventuel retour dans les rayons.
Un sentiment de trahison
Comme en 2015 avec la disparition de Figolu, également propriété de Mondelez International et remis en vente cinq ans plus tard, la fin de Fingers a laissé les gourmands nostalgiques en ébullition. « Nous faisons confiance aux marques industrielles pour trouver dans chaque expérience de consommation une norme gustative précise, dont l’attachement se construit au fil d’expériences agréables. Lorsque Cadbury retire ses Fingers sans avertissement, la confiance établie avec la marque est brisée. » analyse Sophie Thiron, docteure en sociologie de l’alimentation et des émotions à l’université Toulouse-Jean-Jaurès. “Le vaisseau potentiel qui permettait de voyager vers d’autres époques, d’autres contextes ou avec des gens du passé a disparu”, elle prend feu. Et nous voici au chocolat.
Un habitué du tea time
En 1824, le quaker John Cadbury ouvre une petite boutique à Birmingham (Grande-Bretagne), dans laquelle il vend du thé, du café et du cacao. Cette dernière n’est alors consommée que par les plus riches et n’existe pas sous forme de tablette ou de biscuit. En 1897, l’entreprise familiale, qui cherche à rendre ce produit exotique accessible au grand public, propose pour la première fois ses Fingers dans des assortiments vendus dans des boîtes en fer blanc. Il faudra attendre 1950 pour que ces biscuits longs et fins recouverts de chocolat, à la fois pratiques à déguster et faciles à partager, soient commercialisés dans des sachets adaptés, devenant un classique du tea time au Royaume-Uni.
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Les Biscuits de la Reine
Parmi les fans des bonbons Cadbury’s se trouvait la reine Victoria qui, en 1854, décerna à la marque un mandat royal (« mandat royal ») : cet auguste gage d’approbation permet ensuite à des entreprises sélectionnées d’afficher les armoiries de la monarchie sur leurs produits et supports publicitaires. Renouvelé par Elizabeth II, ce label, véritable atout pour promouvoir les ventes au Royaume-Uni ainsi que les exportations, notamment en Chine et au Japon, prend fin à sa mort en 2022. Plusieurs associations ukrainiennes demandent alors à Charles III de ne pas renouveler le précieux mandat. , en raison de l’intense activité économique de Mondelez International en Russie. Buckingham n’a pas réagi publiquement, mais les Fingers ont perdu leur privilège dans la foulée.