Lorsque le chancelier Scholz a annoncé la fin de la collaboration avec le ministre des Finances du FDP Lindner, cela est devenu personnel. Mais Lindner cherchait clairement une pause, affirme Claudia Kade, chef du département politique du quotidien « Die Welt ».
Claudia Kadé
Chef du département politique chez « Welt »
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Claudia Kade travaille depuis 2017 comme responsable politique au quotidien allemand « Die Welt ». Elle est régulièrement invitée dans les talk-shows.
SRF News : Qu’avez-vous pensé en écoutant le discours du chancelier Scholz ?
Claudia Kade : Il s’agissait en fait d’un discours très inhabituel de la part de la chancelière, connue pour être une Allemande du Nord, sobre et peu émotive. Il a présenté le contraire hier. Cela a eu un effet de mise en scène, puisqu’il a accusé le ministre des Finances d’abus de confiance continu et d’années de politique clientéliste. La question s’est posée de savoir pourquoi il ne s’était pas présenté à la table beaucoup plus tôt. Scholz voulait quitter la soirée en homme fort et capable et empêcher Lindner de se jeter et de faire éclater le feu tricolore.
Scholz voulait quitter la soirée en homme fort et capable et empêcher Lindner de se jeter et de faire éclater le feu tricolore.
Les divergences au sein du gouvernement des feux tricolores sont évidentes depuis longtemps, à qui revient la faute en fin de compte pour la rupture ?
Le président du FDP, Lindner, cherchait clairement une rupture et a poussé le tout à l’extrême. Le FDP est celui qui a le plus abandonné dans cette coalition et se trouve désormais, pour ainsi dire, dans une crise existentielle parlementaire en dessous de la barre des cinq pour cent des sondages. Elle n’entrerait pas ainsi au prochain Bundestag. Lindner a peut-être calculé que certains électeurs le remercieraient si le FDP mettait un terme aux feux de circulation.
Scholz souhaite demander un vote de confiance au Bundestag le 15 janvier. Le chef de l’opposition Friedrich Merz, du syndicat CDU/CSU, le réclame la semaine prochaine. Dans quelle mesure la question des dates est-elle cruciale ?
Je pense que c’est crucial pour savoir si nous élirons un nouveau Bundestag dans quelques semaines ou au cours de la nouvelle année. Depuis longtemps, rien ne va plus en Allemagne en raison de la grave crise économique. Cela fait longtemps que le feu tricolore n’a plus le pouvoir de prendre des décisions sur les réformes et les programmes de soutien. C’est pourquoi je pense que le plus vite sera le mieux, car un nouveau gouvernement doit s’y habituer à nouveau. La date de janvier est également compréhensible, de sorte qu’il n’y a aucun doute sur le processus démocratique – mais pas nécessairement souhaitable.
À qui profiteront les nouvelles élections ?
Il sera intéressant de voir comment cela va se poursuivre dans les prochaines semaines : Scholz et les Verts voudraient donner l’impression qu’ils peuvent travailler ensemble plus discrètement au sein de leur gouvernement minoritaire qu’avec les libéraux en tant que fauteurs de troubles. Dans le même temps, ils veulent donner une mauvaise image de l’Union en la faisant passer pour un bloqueur lorsqu’ils soumettent eux-mêmes des propositions législatives. C’est, pour ainsi dire, le calcul rouge-vert. L’Union présentera également ses propres propositions législatives et pointera ensuite vers le rouge-vert si elles ne sont pas acceptées.
Le prochain chancelier s’appellera probablement Friedrich Merz. Ce qu’il peut accomplir dépend de qui il peut former une coalition.
De nouvelles élections pourraient-elles également s’avérer utiles pour l’AfD, populiste de droite ?
Cela peut certainement être le cas. S’il y a seulement un blocus jusqu’à la nouvelle année, cela ne permettra pas de renforcer la confiance de l’électorat, qui est très mécontent. Tant auprès des partis des feux tricolores qu’avec l’Union, qui est en avance dans les sondages. Mais beaucoup ne croient même pas que cela se produira sous un gouvernement dirigé par l’Union.
Le gouvernement s’améliore beaucoup. La frustration est généralisée et profonde. Il se peut que l’AfD, deuxième dans les sondages, en profite. Le prochain chancelier s’appellera probablement Friedrich Merz. Ce qu’il pourra réaliser dépend de qui il pourra former une coalition.
Brigitte Kramer a mené l’interview.