Et si la presse n’avait rien compris
Il est partout ce matin en photos, à la Une de tous les quotidiens, Donald Trump incontournable. Et puis les gros titres, abasourdis par « L’incroyable retour », c’est le même titre ce matin à la Une du Parisien Aujourd’hui en France et des Echos. « Le retour fracassant », c’est celui du Figaro.
« La réélection triomphale de Donald Trump constitue l’une des plus extraordinaires retombées politiques qui aient été écrites dans ses colonnes Adrien Jeaulme. Et les obstacles surmontés par Donald Trump rendent sa victoire encore plus significative.»
Puis juste après ce constat, il y a les cris d’Orfraie dans la presse de gauche, abasourdie et en colère contre un peuple américain qui, selon elle, bafoue la démocratie et surtout qui ne l’a pas écouté. Parce que la presse de gauche n’aura pas ménagé ses efforts ces dernières semaines pour expliquer aux bonnes gens ce qu’ils doivent penser, où était le bien des nazis.
Le quotidien le plus caricatural sur le sujet ce matin est L’Humanité qui publie à sa Une une photo de Trump plus amer que jamais. « American Nightmare », titre le quotidien communiste. Et si Sébastien Crépel dénonce dans ses colonnes un nouveau président au programme « néofasciste et pro-business », on se demande ce qu’il y a de plus grave sous sa plume.
« L’international marron a désormais son siège à la Maison Blanche », a-t-il conclu avec un sens des proportions évident.
Non, « il ne faut jamais regarder les gens avec condescendance » semble répondre Nicolas Charbonneau dans son éditorial du Parisien.
« Les plus de 70 millions d’Américains qui ont voté pour Trump ne sont pas des fascistes, poursuit-il, ce sont des citoyens qui ont eu le sentiment de ne jamais être entendus. Et le phénomène Trump devrait nous inquiéter car une partie de notre corps politique a cette incapacité à comprendre le peuple. Cette intelligentsia qui décrète ce qui est bien ou pas pour ses concitoyens.»
Oui, « rejeté par les élites mais élu par le peuple », résume Guillaume Tabard du Figaro, traité de fasciste mais victorieux sans réclamer le suffrage universel.
En effet « présenté comme le diable par les tenants autoproclamés de la vertu démocratique, le cas Trump a de quoi éclairer le débat politique français ».
« Il y a toujours un paradoxe, rappelle-t-il, à s’ériger en défenseur de la démocratie tout en déplorant l’expression du suffrage universel. »
« On pense évidemment à Marine le Pen, poursuit Tabard, deux fois finaliste de l’élection présidentielle en s’enfermant dans une étiquette d’extrême droite dans laquelle la grande majorité de ses électeurs ne se reconnaissent pas et en se heurtant à la quasi-unanimité de l’opinion. relais.
Pourquoi une majorité d’Américains ont-ils voté pour Trump ?
Pour le comprendre, lisez le long article de Laure Mandeville dans le même Figaro.
« On ne dira jamais assez que la révolution Trump est un profond réalignement culturel, une volonté de préserver le mode de vie américain contre la volonté des élites de tout déconstruire. »
“Le fait que le candidat ait progressé dans tous les coins du pays et élargi sa base dans toutes les catégories montre que le terme de changement n’est pas une exagération.”
« La première Source de ce vote reste la colère des classes populaires et leur rejet de la mondialisation. Contre les délocalisations et l’immigration de masse… Et ce n’est pas une réaction raciste mais un projet visant avant tout à protéger l’Amérique.»
“Ensuite, la question de l’idéologie identitaire éveillée qui a submergé les institutions américaines a été un autre élément clé.”
« Dans toutes les interviews que nous avons faites en pays trumpiste, poursuit le grand reporter, l’exaspération face à la spirale de la déconstruction, l’usage excessif de la carte raciale, les incidents visant à permettre aux hommes transgenres de pratiquer des sports féminins ont cristallisé une véritable rébellion chez les Américains. Des Américains qui parlent de revenir au bon sens.
Oui, « la victoire de Trump nous renvoie à notre propre aveuglement » résume enfin Nicolas Beytout à la Une d’Opinion.
« À nos yeux, le personnage de Trump n’est qu’excès. Pourtant, il est jugé digne d’être leur président par une majorité d’Américains. »
« Est-ce que ce qu’on ne veut pas y déceler arrivera un jour en France, se demande Beytout ? Et d’ailleurs, n’est-ce pas déjà le cas, répond-il.»
Les enjeux qui ont fait la victoire de Trump sont ici chez nous : le pouvoir d’achat, l’immigration, l’insécurité, sans oublier la haine des élites.
Le sol est le même. Gardons-nous, a-t-il conclu, de s’y enfouir la tête pour ne pas voir.
Le Tifo du scandale
Cela va être la polémique du jour : le tifo pro-palestinien déployé hier au Parc des Princes.
Vous lirez cela dans L’Equipe ce matin.
Avant le match de Coupe d’Europe contre l’Athletico Madrid, les supporters du PSG ont déployé une gigantesque bâche sur laquelle on pouvait voir une mosquée avec son minaret, un enfant avec un drapeau du Liban, un homme en treillis et un keffieh et le slogan « Palestine libre ».
Contactée par le journal, la direction du PSG a indiqué qu’elle n’était pas au courant du projet d’afficher un tel message.
Cependant, Arnaud Hermant s’interroge : Comment le PSG pourrait-il ne pas être au courant ?
« Compte tenu de sa taille et de son poids, il est probable que ce gigantesque tifo ait été fabriqué dans les locaux du Parc des princes », écrit-il.
À tout le moins, a-t-il conclu, il y avait un manque de supervision ou de contrôle.
Une autre question est de savoir comment l’UEFA va réagir.
En tout cas, le PSG, c’est déjà ça, ne craint pas qu’on lui enlève les points de victoire vu qu’il a perdu hier !