Si un duel serré était annoncé depuis des semaines, Donald Trump a écrasé sa rivale Kamala Harris avant même les résultats définitifs de l’élection présidentielle américaine. Mais dans l’ampli démocrate, l’heure est à la colère et à l’amertume.
La colère et l’amertume se sont emparées du camp démocrate après la nette défaite de Kamala Harris face à Donald Trump lors de l’élection présidentielle américaine, qui oblige le parti à revoir complètement sa stratégie et son programme.
Propulsée candidate moins de quatre mois avant l’élection, engagée dans un sprint inédit pour tenter de combler l’écart démocrate face à l’ancien président républicain, la vice-présidente sortante a raté son pari mais c’est surtout l’ampleur. de sa défaite inquiétante. Elle prévoit de s’exprimer mercredi à 16h00 (21h00 GMT).
Les critiques les plus vives formulées par les électeurs, et même par certains responsables, portent sur le fait que le Comité national démocrate (DNC, la direction du parti) aurait caché à ses partisans l’état de santé dégradé du président Joe Biden, âgé de 81 ans, jusqu’à ce qu’il arrive. mis en lumière lors du désastreux débat du 27 juin contre Donald Trump.
Un responsable du DNC a confié mardi soir avoir reçu de nombreux SMS de militants furieux. “Ils se sentent trahis par l’équipe de campagne”il a résumé. « Pourquoi Joe Biden a-t-il tenu si longtemps ?» a demandé un donateur du Parti démocrate. “Il aurait dû abandonner beaucoup plus tôt.”
Selon deux sources proches du dossier, le président du DNC, Jaime Harrison, largement critiqué pour avoir défendu le maintien de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, a renoncé à se présenter à la tête du parti avant même de connaître le résultat des élections. . Le prochain vote aura lieu avant avril.
« Le parti a menti au peuple américain »
En privé, Joe Biden se considérait comme le seul candidat démocrate capable de battre Donald Trump. Lorsque l’ancien vice-président de Barack Obama a annoncé qu’il briguerait sa réélection en avril 2023, de nombreux démocrates ont accueilli la nouvelle avec scepticisme, mais ses adversaires potentiels ont rapidement accepté de rejoindre son équipe de campagne en tant que conseillers plutôt que de le défier.
“Le parti a menti au peuple américain sur l’état cognitif et physique du président”» a déploré sur le réseau social X le gestionnaire du fonds d’investissement Bill Ackman, donateur historique du Parti démocrate qui a soutenu Donald Trump en 2024. « La fête doit repartir de zéro »il a ajouté. Car les questions sont nombreuses au lendemain de l’élection.
Le Donkey Party comptait sur deux catégories d’électeurs pour battre Donald Trump : les jeunes, soi-disant préoccupés par le changement climatique, attirés par les valeurs progressistes de Kamala Harris et son aisance sur les réseaux sociaux, et les femmes, inquiètes de perdre leurs droits dans le en cas de victoire républicaine.
Selon un sondage sortie des urnes réalisé mardi par l’institut Edison Research, la part des électeurs de moins de 45 ans ayant voté au contraire pour Donald Trump a augmenté de deux points de pourcentage par rapport à 2020. Il en va de même pour la part des femmes. L’ancien président a également obtenu de meilleurs résultats dans de nombreuses zones suburbaines que les démocrates ne le pensaient.
Le discours anti-immigration de Donald Trump semble également porter ses fruits au cœur des bastions démocrates. L’ancien président, qui avait promis d’expulser massivement les immigrés illégaux dès son arrivée au pouvoir, a gagné du terrain auprès de l’électorat hispanique et s’est imposé facilement en Géorgie et en Caroline du Nord, où vivent de nombreux électeurs afro-américains.
Le soutien militaire sans faille apporté par l’administration de Joe Biden à Israël depuis le début de la guerre à Gaza a finalement pu priver Kamala Harris d’une partie du vote des électeurs de gauche du Parti démocrate.