La Bourse de Paris évolue en nette hausse mercredi alors que se précise le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, malgré le risque pour l’Europe de se voir imposer des droits de douane supplémentaires. A ce stade, le candidat républicain Donald Trump est en tête avec 266 grands votants, contre 219 pour la démocrate Kamala Harris. L’ancien président a déjà revendiqué sa victoire, acquise selon Fox News, seul grand média américain à avoir projeté un résultat définitif. A 10H00 (09H00 GMT) à la Bourse de Paris, l’indice phare CAC 40 bondissait de 2,10%, gagnant 157,580 points à 7.564,65 points.
« Cette réaction est surprenante et contre-intuitive avec le retour de Trump »a commenté Alexandre Baradez, responsable de l’analyse de marché chez IG France. Mais un «Une explication possible est que la victoire de Trump risque d’obliger la Chine à accroître son soutien à sa propre économie» et que l’Europe « doit aussi intensifier son jeu » aussi, a-t-il poursuivi. Les économistes et les investisseurs s’attendent à ce que Donald Trump mette en place de nouvelles barrières douanières, baisse les impôts et déréglemente l’économie américaine.
L’objectif qu’il a affiché lors de sa campagne électorale est de voir les droits de douane améliorer les recettes fiscales et servir d’argument de négociation face aux pays qui, comme la Chine, “en morceaux” aux États-Unis, a-t-il déclaré, tout en encourageant les entreprises à se délocaliser. Le républicain veut augmenter les droits de douane sur toutes les importations à 10 ou 20 %, selon les produits, et même à 60 % sur les importations chinoises, et jusqu’à 200 % sur les importations de véhicules en provenance du Mexique.
« L’Union européenne, déjà affaiblie par la concurrence des véhicules électriques chinois moins chers et la fin de sa dépendance au gaz russe, est confrontée à une situation précaire. Une guerre commerciale avec les États-Unis pourrait encore accélérer les difficultés économiques du continent, en particulier dans le secteur manufacturier, déjà durement touché.explique John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud. En réaction aux résultats émergents des élections américaines, le dollar s’est apprécié mercredi face à la majorité des autres devises. Le dollar n’avait pas connu un tel bond face à l’euro depuis mars 2020, s’envolant de 1,54% à 1,0764 dollar pour un euro vers 10h00.
Sur le marché obligataire, où s’échangent les dettes déjà émises, le taux d’intérêt des obligations du gouvernement américain à 10 ans a bondi à 4,40% contre 4,27% à la clôture la veille, et celui à deux ans s’est élevé à 4,24%, contre 4,18% . C’est le signe que le marché s’attend à un « une croissance plus forte et peut-être une inflation plus élevée »une combinaison qui pourrait « ralentir, voire arrêter »les baisses de taux prévues par la banque centrale américaine (Fed), a souligné Stephen Dover, directeur de l’Institut Franklin Templeton.
Crédit Agricole sanctioned
Pénalisé par ses activités de banque de détail en France, le groupe bancaire Crédit Agricole a publié un bénéfice net en baisse de 12,8% au troisième trimestre, à 2,08 milliards d’euros. Vers 10H00, son action reculait de 4,19% à 13,71 euros.