Les cas de huit hommes sont examinés cette semaine par le tribunal correctionnel du Vaucluse dans le cadre du procès Pélicot. Parmi eux, un accusé est jugé par contumace.
Huit d’entre eux ont été jugés cette semaine par le tribunal correctionnel départemental du Vaucluse alors que le procès pour viol de Mazan reprend ce lundi 4 novembre après une semaine d’interruption. Le tribunal examinera les cas de ces huit coaccusés de Dominique Pelicot sur les 50 jugés depuis le 2 septembre. C’est l’avant-dernier groupe examiné avant les réquisitions, les plaidoiries, alors que le verdict est attendu pour le 20 décembre.
Gisèle Pelicot est de nouveau présente pour la reprise de l’audience ce lundi. “C’est un marathon, […] mais elle reste combative et déterminée à aller jusqu’au bout, car elle est portée par cet élan de soutien qui dépasse les frontières de la France”, a expliqué Me Antoine Camus, l’un de ses avocats.
Le premier dossier jugé par le tribunal correctionnel du Vaucluse ce lundi est celui de Cendric V., directeur de restaurant de 42 ans. Il est jugé pour viol, faits datant du 21 juillet 2016 et du 18 janvier 2018. Orphelin de son père depuis l’enfance, Cendric V. a eu deux enfants, issus de deux relations différentes. Concernant les faits, l’expert psychiatre a constaté une “recherche de plaisir immédiat”, malgré le constat à son arrivée que Gisèle Pelicot dormait. Cet homme a toujours soutenu qu’il n’avait pas été prévenu d’une soumission chimique imposée par Dominique Pelicot.
Un « disciple » de Pélicot
Le tribunal se penchera également sur le cas de Ludovick B., intérimaire au chômage de 41 ans. Il est soupçonné d’avoir violé Gisèle Pelicot en 2019, avec la complicité de Dominique Pelicot, au domicile de leur propre fille, Caroline Darian, en région parisienne. Comme d’autres, l’accusé a adopté une position « victime et égocentrique », note l’expert psychiatre. Lors de l’information judiciaire, Ludovick B. a révélé avoir été victime d’actes graves, à savoir des agressions sexuelles commises par le père d’une amie. Cet homme, Fabrice Motch, reconnu coupable du viol de neuf adolescentes, a également été condamné à la prison à vie pour un assassinat en 1996.
Cédric G., un technicien informatique de 50 ans, est jugé pour un viol de Gisèle Pelicot commis dans la nuit du 3 au 4 octobre 2017. Consommateur chronique d’images pornographiques et érotiques, habitué aux expériences libertines, la cinquantaine -ans est décrit comme ayant une « propension à utiliser les autres comme un objet ». Il est l’un des seuls à admettre avoir été prévenu que Gisèle Pelicot serait droguée par son mari pour la violer et la faire violer. Cédric G., « disciple » de Dominique Pelicot, avait également prévu de reproduire le même procédé de soumission chimique sur sa propre épouse.
Saifeddine G., chauffeur routier de 36 ans, s’est présenté au domicile Pelicot à Mazan dans la nuit du 2 au 3 novembre 2019. Marié et père de trois enfants, l’homme a exprimé des sentiments de honte et de culpabilité auprès de l’expert psychologue. . Son acte pourrait s’expliquer, selon les experts, par un sentiment de vide dans sa vie intime. L’accusé nie toutefois toute pénétration, ce que contredisent les vidéos. Aux enquêteurs et aux juges, il a assuré qu’il pensait que Gisèle Pelicot faisait semblant de dormir. Là encore plusieurs éléments contredisent cette position.
Un accusé séropositif venu 6 fois
Paul G. est l’un des plus jeunes accusés. Ouvrier aujourd’hui âgé de 31 ans, il en avait 22 au moment des faits qui lui sont reprochés. Il est accusé du viol de Gisèle Pelicot, des faits commis dans la nuit du 23 au 24 novembre 2017. Il reconnaît également les faits. Omar D., ouvrier d’entretien de 36 ans, accuse le couple Pélicot, qu’il qualifie de libertins. Il affirme avoir agi sur ordre de son mari lorsqu’il s’est présenté au domicile de Mazan dans la nuit du 28 au 29 juin 2019, expliquant que Dominique Pelicot lui avait dit que son épouse dormirait.
La dangerosité de Romain V. est devenue apparente aux experts. L’homme, un homme célibataire de 63 ans, séropositif, s’est rendu six fois à Mazan, sans jamais porter de préservatif. L’homme s’est présenté au domicile Pélicot entre décembre 2019 et juin 2020. Face aux experts, il a banalisé son implication et sa responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés.
Enfin, l’un des accusés Hassan O., 30 ans, toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international, sera jugé par contumace.