Le roi et la reine d’Espagne visés par des jets de boue : comment expliquer ce tollé ?

Le roi et la reine d’Espagne visés par des jets de boue : comment expliquer ce tollé ?
Le roi et la reine d’Espagne visés par des jets de boue : comment expliquer ce tollé ?

Lors d’une visite après les inondations dévastatrices, le roi Felipe et la reine Letizia d’Espagne ont été accueillis par des huées et des jets de boue. Une scène surprenante et inédite pour un membre de la famille royale, résultant d’une gestion maladroite de la situation. Retour sur cet accueil mouvementé et les erreurs de communication qui ont conduit à ce fiasco.

Il fallait s’y attendre. La sécurité a été déconcertée car c’était le résultat d’une série d’erreurs. La première erreur a été d’avoir inclus à la fois un couple royal et des élus dans une même visite. Le président de la région, le Premier ministre Carlos Sanchez, ce sont en effet eux qui ont été les premiers visés par tous ces jets, notamment des jets de boue, ce sont eux qui ont été accusés d’avoir envoyé les signaux d’alerte aux populations.

Felipe et Laetizia, on le voit peu, mais ils ont été embrassés par certains résidents avant et après, notamment. De toute évidence, il y avait trop de politiques dans cette délégation, peut-être aurait-il fallu organiser deux visites. La deuxième erreur a été de ne pas s’être rendu sur place un peu plus tôt. Nous sommes à presque une semaine d’ici, même si le roi, au lendemain des inondations, a contacté l’armée pour savoir où nous en étions avec les secours. Il a présenté ses condoléances aux victimes des îles Canaries.

Et puis la troisième erreur a été de ne pas avoir suffisamment perçu la tension qui montait sur le terrain juste avant la visite. Car juste avant la visite, on a vu les autorités nettoyer la rue pour accueillir le couple royal, dégager les voitures, installer la presse. Evidemment, le public avait le sentiment que son malheur était une mise en scène. Ce n’était pas très malin, il aurait été préférable d’effectuer une visite spontanée sur le terrain. Quoi qu’il en soit, nous ne refaisons pas l’histoire.

Un problème récurrent

C’est souvent un problème de timing avec les familles royales. Ils arrivent toujours un peu trop tard. On se souvient d’Elizabeth II dans les années 1960 qui arriva bien trop tard à Aberfan lorsque cette mine s’effondra sur une école. Des dizaines d’enfants ont été enterrés, elle s’en est voulue toute sa vie. Il y a eu son retour à Londres après la mort de Diana. Elle est restée une semaine à Balmoral, on s’en souvient tous. Le roi Albert, de retour au pays, à qui l’on reprochait d’être revenu un peu trop tard du sud de la après l’affaire Julie et Mélissa. La question est évidemment de savoir quel est le bon timing dans tout cela ? S’ils arrivent trop vite, on dira que c’est de la démagogie, que c’est de la relance. Et s’ils arrivent trop tard, la population risque de considérer cela comme une insulte.

Nous avons donc deux exemples très forts. C’est vrai qu’il y a 2021 avec le roi Philippe qui est passé plusieurs fois sur le terrain. Le lendemain des inondations, le 15, il était à Chaudfontaine. Puis, à Pepinster, un jour plus tard. Le 20 juillet, il s’y rendit une troisième fois. Et il a eu les renseignements nécessaires pour revenir vérifier les victimes deux mois plus tard. Et un an plus tard, évidemment, c’est dans ces situations-là que les choses se font. Lorsque nous sommes en présence des familles et des sauveteurs, nous collaborons à la vie du pays. Et ainsi, à ce cœur qui bat.

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