L’espoir de la résurrection
Contrairement à la plupart des grandes célébrations liturgiques comme Noël, Pâques ou la Pentecôte, cette fête religieuse ne provient pas de textes bibliques mais trouve ses origines au IVe siècle dans l’Église d’Orient, en Turquie, en Syrie ou encore en Égypte. , qui l’a créé pour commémorer tous les martyrs. Croyant qu’ils avaient déjà rejoint le Christ, les chrétiens d’Orient ont alors prié pour intercéder en leur faveur.
La Toussaint a longtemps été célébrée le 13 mai, à proximité de deux grandes fêtes de Pâques et de Pentecôte.
Ensuite, cette célébration arrive à Rome et en Occident. Le pape Boniface IV, à qui en 609 se vit offrir le Panthéon de Rome, temple païen, en l’honneur de tous les dieux, y fit alors transporter les ossements des martyrs des catacombes et, le 13 mai 610, il consacra le Panthéon, transformant dans l’église Sainte-Marie aux Martyrs. Par la suite, l’anniversaire de cette consécration, appelée alors fête des Martyrs et de la Toussaint, à laquelle de nombreux chrétiens viennent assister, sera longtemps célébrée chaque 13 mai, à proximité des fêtes de Pâques et de Pentecôte. Un lien qui lui donne son sens originel : goûter déjà à la joie de ceux qui ont mis le Christ au centre de leur vie et vivre dans l’espérance de la résurrection.
Pourquoi le 1er novembre ?
Combattez le paganisme en récupérant l’ancienne fête païenne celtique, ancêtre d’Halloween.
Depuis l’Antiquité, à l’époque préchrétienne, les peuples celtes d’Irlande et de « Grande-Bretagne » célébraient le « Samain » le 1er novembre, fête dédiée aux morts, après les dernières récoltes à la fin de l’automne, et qui correspondait à le nouvel an celtique. Comme la plupart des grandes fêtes chrétiennes, c’est justement pour combattre le paganisme en récupérant cette fête païenne, ancêtre d’Halloween, que l’Église catholique va mettre en place en même temps sa propre fête de la Toussaint. C’est au VIIIe siècle que le pape Grégoire III fixa la date de la Toussaint au 1er Novembre, jour où il consacra une chapelle de Saint-Pierre à Rome en l’honneur de tous les saints.
Vers 835, sur ordre de Louis le Pieux, le pape Grégoire IV ordonna que la Toussaint soit célébrée dans toute la chrétienté, mais ce n’est qu’au XXe siècle, sous le pontificat de Pie X, qu’elle entre dans la liste des huit catholiques. jours fériés, avec obligation d’entendre la messe et devient alors un jour férié chômé. Selon l’Église catholique, « cette fête est aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles ».
Jour des Morts
La Toussaint est un jour férié, pas le jour des morts
La Toussaint et la Toussaint, qui lui succède directement et seront célébrées ce samedi 2 novembre, sont associées, mais si on a tendance à les confondre, leur vocation est différente. Célébration joyeuse, la fête de la Toussaint témoigne depuis le IVe siècle de l’espérance chrétienne face à la mort. La Fête des Morts fut créée plus tard, en 998, par le monastère bénédictin de Cluny pour célébrer la mémoire de tous les défunts, et pas seulement des martyrs. C’est au XIIIe siècle que l’Église inscrivit dans son calendrier universel ce jour où les catholiques devaient fleurir les tombes de leurs proches et prier pour le salut de leurs âmes.
La Toussaint n’est pas un jour férié, contrairement à la Toussaint qui, depuis sa création au IXe siècle, a toujours fait partie des 50 jours chômés du calendrier catholique. Supprimée pendant la Révolution française, pour diminuer l’influence de l’Église, la fête de la Toussaint fut rétablie en 1802 par Napoléon. C’est donc l’un des onze jours fériés inscrits dans le Code du travail.
Ailleurs dans le monde
Des pays européens comme la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, la Pologne, la Hongrie, l’Italie, l’Espagne et le Portugal partagent cette tradition – en Italie on l’appelle « Ognissanti », en Espagne « Todos los santos ». Pour eux, le 1er novembre est aussi un jour férié, ce qui n’est pas le cas dans les pays de tradition religieuse orthodoxe (Serbie, Russie, Grèce et Roumanie) ou protestante (Danemark, Pays-Bas, Irlande, Finlande, Allemagne, Suède ou Angleterre). En Suède cependant, il est d’usage d’aller prier durant cette journée pour déposer des couronnes et des fleurs et allumer des bougies ou des cierges sur les tombes. Pour ce faire, la plupart des Suédois prennent un jour de congé.
Les défunts sont célébrés différemment dans d’autres religions et cultures. Au Mexique par exemple, « el Día de los muertos » est une grande fête au cours de laquelle les familles se rassemblent autour des tombes de leurs proches avec des offrandes et de la nourriture, au son de la musique des mariachis.