UN à l’image de Rodri, 28 ans, le vainqueur de cette 68e édition du Ballon d’Or arrivant avec des béquilles, c’est une cérémonie tremblante qui l’a consacré. Non pas que les qualités du champion d’Europe 2024 avec la Roja, et de la Premier League avec Manchester City, entrent en conflit avec le palmarès du trophée, bien au contraire, mais parce que le Real Madrid a royalement boycotté cette soirée une fois convaincu que Vinicius n’aurait pas été récompensé. .
Avec Rodri sur la plus haute marche du podium, le Ballon d’Or rend hommage à un joueur qui, ces dernières saisons, a été essentiel pour Manchester City – le seul joueur que Guardiola considère irremplaçable – et essentiel pour l’Espagne lors du dernier Euro, même s’il l’avait quitter le terrain prématurément lors de la finale contre l’Angleterre. Rodrigo Hernández devient le deuxième Espagnol à remporter ce prestigieux trophée après le regretté Luis Suárez en 1960, sous le maillot du FC Barcelone à l’époque, mais qui a fait sa gloire sous celui de l’Inter.
Lamin Yamal reçoit le trophée Kopa (U21)
A vrai dire, le public parisien s’attendait à voir Vini et il a vu Rodri. Il a même attendu en vain le vice-champion international espagnol. Vini n’est pas venu. Pas plus que l’ensemble de la délégation du Real Madrid, composée de cinquante unités, dont onze avaient été nommées. C’est ainsi par exemple que Kylian Mbappé n’est pas monté sur scène pour recevoir, conjointement avec Harry Kane, le prix « Gerd Müller », récompensant le meilleur buteur de la saison dernière en Europe. Idem pour Carlo Ancelotti, élu entraîneur de l’année. Parmi les autres trophées de la soirée, on notera encore le Trophée Kopa (U21) reçu par Lamin Yamal, la jeune star de 17 ans du… FC Barcelone.
Oh, ce n’est pas la première fois que France Football doit composer avec l’absence boudeuse d’un candidat déçu. Alternativement, selon leur classement final, Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi se retireraient pour ne pas assister au sacre de l’autre. Mais au moins ils ont prévenu assez tôt les organisateurs de leur défection.
Une évasion malheureuse
Dans le cas de Vinicius et du club merengue, les chefs de projet n’ont été informés de ce faux bond au Ballon d’Or qu’au dernier moment pour un coup de théâtre au Châtelet. Une « évasion malheureuse » qui a poussé la délégation madrilène à faire demi-tour alors qu’elle devait prendre l’avion de 15 heures pour Paris ! Au dernier moment, la certitude que leur ailière brésilienne avait été dribblée par le joueur de Guardiola l’a amenée à faire demi-tour et à annuler son envol au-delà des Pyrénées. « Si les critères d’attribution ne désignent pas Vinicius comme vainqueur, ces mêmes critères devraient désigner Carvajal (NDLR : qui a remporté la Ligue des champions dont il a été buteur décisif, en plus de l’Euro) comme vainqueur. Comme ce n’était pas le cas, il est évident que le Ballon d’Or de l’UEFA ne respecte pas le Real Madrid. Et le Real Madrid n’est pas là où il n’est pas respecté. La direction du Real sent le complot, et tant pis si on la juge inélégante avec son absence. Elle y voit la main de Ceferin, le président de l’UEFA, qui fait désormais également partie de l’organisation du trophée. Ses soupçons sont écrits noir sur blanc dans le communiqué ci-dessus : « (…) le Ballon d’Or de l’UEFA ne respecte pas le Real Madrid. » Donc l’UEFA. Il faut dire que Pérez, le président du Real, et Ceferin vivent à couteaux tirés depuis que le premier a fomenté la mutinerie contre Nyon pour la création de la « Super Ligue » en avril 2021.