« Mon premier cas, c’était une personne décapitée sur l’autoroute et après… ça va »

Pas moins de 530 personnes faisaient la queue depuis l’après-midi déjà pour assister à la conférence de Philippe Boxho à Lausanne le 16 octobre, un événement organisé par la Fnac Suisse. Le médecin légiste belge est devenu célèbre en racontant son métier, sans fard et avec désinvolture. Superstar des réseaux sociaux, il n’a pas déçu son public. Mais il l’a prévenu d’emblée : « Attention, vous allez voir des cadavres » !

Le médecin légiste Philippe Boxho est devenu une superstar en racontant les coulisses de son métier.

« Rions de la mort avant qu’elle ne nous sourie », est une maxime qui guide la vie de Philippe Boxho

La Mort en face est le troisième livre de Philippe Boxho.

Boxho. Une file impressionnante s'est formée devant le cinéma Pathé Flon à Lausanne, où Philippe Boxho donnait sa conférence.

Une file impressionnante s’est formée devant le cinéma Pathé Flon à Lausanne, où Philippe Boxho donnait sa conférence.

Boxho. Le médecin légiste Philippe Boxho est devenu une superstar en racontant les coulisses de son métier.

Le médecin légiste Philippe Boxho est devenu une superstar en racontant les coulisses de son métier.

Boxho. « Rions de la mort avant qu'elle ne nous sourie », est une maxime qui guide la vie de Philippe Boxho

« Rions de la mort avant qu’elle ne nous sourie », est une maxime qui guide la vie de Philippe Boxho

Boxho. La Mort en face est le troisième livre de Philippe Boxho.

La Mort en face est le troisième livre de Philippe Boxho.

Boxho. Une file impressionnante s'est formée devant le cinéma Pathé Flon à Lausanne, où Philippe Boxho donnait sa conférence.

Une file impressionnante s’est formée devant le cinéma Pathé Flon à Lausanne, où Philippe Boxho donnait sa conférence.

Qu’est-ce qui fascine tant le commun des mortels dans les récits de Philippe Boxho ? «La mort, bien sûr», répond d’emblée le médecin légiste. Et puis ce sont des histoires vraies, on est dans des « vrais crimes ». Enfin, je pense avoir une façon de parler qui amuse les gens.

Ce Belge, médecin légiste depuis maintenant 33 ans, a vu défiler des cadavres. Et il y a environ deux ans, il a découvert que son quotidien fascinait les foules, que ce soit en le racontant dans les livres ou sur les réseaux sociaux.

C’est avec tout son naturel, son détachement déjà légendaire et son petit accent belge qu’il a répondu aux questions de Blue News juste avant sa conférence à Lausanne.

« J’ai un point de vue très ‘chirurgical’ : il y a un problème, on le résout et il n’y a plus de problème », explique-t-il en parlant de son métier. Là, il n’y a pas de place pour les états d’âme : « Je n’ai jamais été hanté par les scènes que j’ai vues. Je ne les garde pas à l’esprit la plupart du temps. Je pense que c’est une faculté qu’on a ou qu’on n’a pas, je ne vois pas comment on pourrait apprendre à s’en détacher », estime Philippe Boxho.

«Pour moi, la mort n’est pas sinistre»

Il reconnaît néanmoins : « Ce qui ressort le plus, ce sont les meurtres d’enfants. Mais je n’aime pas raconter ça, parce que c’est triste et mon but est de montrer le côté drôle de ce que je fais. Plus tard lors de sa conférence, il délivrera une règle d’or : surtout, ne jamais s’occuper du corps d’une personne que l’on connaît. “Cela pourrait fausser les résultats de l’autopsie.”

Philippe Boxho ajoute qu’en étudiant la médecine, avant de se spécialiser en médecine légale, la dissection corporelle fait déjà partie du cursus. « Un médecin doit être habitué à la mort, car elle est là, elle existe. Pour moi, la mort n’est pas sinistre. Mon premier cas, c’était une personne décapitée sur l’autoroute et après… ça va», sourit-il.

Âmes sensibles s’abstenir

« Attention, vous verrez des cadavres », prévient Philippe Boxho au début de sa conférence. Ajoutant avec humour : « vous ne vous attendiez pas à voir Care Bears ? Mais il rassure : « on y va doucement au début ».

Il continue avec des explications sur les scènes de crime, les méthodologies, les terminologies. Cette présentation est celle qu’il propose aux jeunes médecins lors de leur prestation de serment. Suivent les descriptions de nombreux cas, accompagnées d’anecdotes savoureuses et de photos qui le sont beaucoup moins.

«Tu penseras à moi la prochaine fois que tu mangeras du grec»

On se souviendra du têtu ardennais, un homme qui voulait tellement mourir qu’il s’est suicidé… 14 fois ! On continue avec une femme, apparemment morte dans un incendie sur son canapé, mais dont on découvre finalement qu’elle a été assassinée par une héritière un peu pressée. Enfin, Philippe Boxho présente l’une de ses « pièces maîtresses » : un homme découvert dans une maison close… momifié !

Et la promesse est tenue : le public a bel et bien vu des cadavres. On sait désormais à quoi ressemble un corps putréfié ou un phénomène de saponification après une immersion prolongée : « si on met le doigt au coin de la bouche, ça se brise comme de la feta. Vous penserez à moi la prochaine fois que vous mangerez du grec », plaisante le médecin légiste.

Faire connaître un métier de l’ombre

Le médecin superstar prétend dire toute la vérité sur le contexte médico-légal de ses histoires. En revanche, il ne cache pas qu’il invente et romantise certaines parties, si bien que les cas décrits ne sont pas identifiables. “Souvent, plutôt que de raconter la vie des victimes, je raconte celle de mes amis : ils la découvrent dans mes livres, ça les fait rire.”

«Chaque année, nous manquons 70 à 80 meurtres»

« Bien sûr, je choisis des récits où la médecine légale est utile à l’enquête », ajoute Philippe Boxho. Aussi, cela explique pourquoi il est toujours au centre du récit : « Les policiers, il ne faut pas leur confier les cadavres, ils ne savent pas comment faire. Nous ne faisons pas le même travail», dit-il.

C’est plus pour faire connaître son métier que pour se faire connaître lui-même que Philippe Boxho se met à écrire. Car « les médecins légistes travaillent dans l’ombre et n’aiment pas apparaître dans les médias. Et dans les séries américaines, on voit beaucoup de conneries.» Il vient de publier son troisième ouvrage : « La mort en face ».

Mais c’est aussi attirer l’attention sur une triste réalité concernant la médecine légale en Belgique : alors que dans d’autres pays européens, 10 à 12 % des autopsies sont pratiquées, ce chiffre n’est que de 1 à 2 % dans le plat pays. « Chaque année, on passe à côté de 70 à 80 meurtres », dénonce le médecin. L’Europe a également interrogé la Belgique sur cet état de fait.

Mais Philippe Boxho ne pense pas que ses écrits vont révolutionner le système : « Quiconque s’engage politiquement est un pousseur de boutons, je n’y crois pas. Pour que les choses changent, il faut que cela serve ses intérêts », estime-t-il.

Un médecin légiste belge star des librairies et des réseaux sociaux

Philippe Boxho est devenu célèbre en parlant de son métier, sans fard et avec désinvolture.

17.10.2024

 
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