des associations dénoncent un niveau record de particules dans les lotissements voisins de la carrière de Baixas

des associations dénoncent un niveau record de particules dans les lotissements voisins de la carrière de Baixas
des associations dénoncent un niveau record de particules dans les lotissements voisins de la carrière de Baixas

Du 8 au 24 avril 2024, l’association FNE et le collectif ça suffit ont mené une campagne de mesures citoyennes du taux de particules en suspension dans les lotissements voisins de la carrière de calcaire du Baixas. Lors d’une réunion publique ce vendredi 11 octobre, ils ont annoncé avoir constaté deux pics sur cette période à plus de 300 microgrammes de particules PM10 par mètre cube d’air. Soit environ 6 fois la valeur limite.

Nature Environnement Occitanie Méditerranée (FNE-OccMed) n’a pas jeté son dévolu sur Baixas par hasard. En juillet 2023, les habitants de la commune ont créé un collectif citoyen, baptisé Ça suffit, afin de dénoncer les nuisances provenant de la carrière de calcaire qui surplombe le village (émission de poussières, etc.). Cependant, la FNE a débuté des travaux sur la qualité de l’air en 2019. Et notamment sur les émissions de particules en suspension, potentiellement dangereuses pour la santé humaine, par les activités industrielles et notamment les carrières. C’est dans ce contexte que l’association a contacté le collectif ça suffit afin de mettre en place une campagne de mesures citoyennes dans le Baixas.

« Cette campagne s’est déroulée du 8 au 24 avril explains FNE federal presenter Lydie Némausat. Les mesures ont été réalisées dans les lotissements les plus proches de la carrière (entre 700 et 900 mètres). Pour les particules d’un diamètre inférieur à 10 microns (PM10), la norme européenne impose de ne pas dépasser une moyenne journalière de 50 microgrammes par mètre cube d’air plus de 35 jours par an. Cependant, les mesures effectuées dans le Baixas montrent des dépassements réguliers de cette moyenne.

La valeur limite dépassée entre 5 et 10 jours sur 12

FNE’s air quality representative, Mohand Acherar, confirms: « Pour les PM10, qui sont le type de particules émises par les carrières, nous avons mesuré des pics allant jusqu’à plus de 300 microgrammes par mètre cube d’air. (exclusivement les jours où soufflait la tramontane, NDLR). La valeur limite est dépassée 10 jours sur 12 aux points de mesure situés à 700 mètres de la carrière et 5 jours sur 12 à ceux situés à 900 mètres. Si nous sommes au-dessus des valeurs de 5 jours sur 12, il est probable que nous aurons plus de 35 jours de dépassement dans l’année.

Précision utile : réalisées avec un détecteur de particules professionnel mais normalement utilisé en intérieur (entre autres dans les industries pharmaceutique et informatique), les mesures du FNE et du collectif ça suffit ne répondent pas aux normes en vigueur et n’ont donc aucune valeur légale. « Ces données restent très fiables, » garantit Mohand Acherar. Mais seules les associations agréées de contrôle de la qualité de l’air comme Atmo Occitanie, qui disposent d’un autre type d’équipement, peuvent prendre des mesures exécutoires.

Tout l’objet de la démarche de la FNE est justement de tirer la sonnette d’alarme pour qu’Atmo Occitanie se saisisse du dossier et mène une campagne officielle de mesures. “Mais pour qu’Atmo le fasse, il faut que ce soit la communauté qui le demande”souligne Lydie Némausat. Le FNE appelle également à la mise en place de « mesures correctives » en mesure d’améliorer la situation.

Le maire a priori favorable aux mesures officielles

Concernant la campagne de mesure du taux de particules en suspension, le groupe Lafarge, propriétaire de la carrière pointée du doigt par la FNE, estime ne pas être en mesure de réagir à ce stade. “Nous n’avons pas été directement informés des résultats et de la méthodologie de l’étude”explique l’entreprise. Concernant la problématique des émissions de poussières à la base de la mobilisation citoyenne, le groupe précise qu’il opère « dans le strict respect de la réglementation et des seuils d’émission de poussières, conformément à l’arrêté préfectoral pris pour l’exploitation de cette carrière ». Lafarge précise également que la composition des poussières est connue et qu’elle ne présente pas « aucun risque pour la santé des riverains ».

Le maire RN de Baixas, Gilles Foxonet, indique également qu’il ne peut pas commenter pour l’instant les résultats de la campagne de mesures citoyennes, car ils ne lui ont pas encore été officiellement transmis. « Une fois que je les aurai, je rencontrerai les différents partis pour comparer les arguments de chacun »le conseiller municipal s’engage. Concernant la demande de la FNE, qui réclame des mesures « standardisées » des niveaux de particules, Gilles Foxonet s’y déclare a priori favorable. « Il faut avoir des informations officielles pour savoir si leurs demandes sont justifiées »estime l’élu.

France

 
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