Comme tout enfant du premier cercle, Romain Derieux est baigné dans la course automobile depuis son plus jeune âge. “Le matin, il trottait à cheval avec moi avant de partir à l’école et le soir, son premier travail était de lire ParisTurf. Très tôt, j’ai su qu’il allait exercer ce métier. » se souvient de son papa Louis, qui a été entraîneur pendant 25 ans et qui dirige toujours l’élevage familial Ril. Après avoir travaillé à l’AFASEC à Grosbois, puis apprenti chez Laurent-Claude Abrivard, Romain Derieux a ensuite travaillé aux côtés d’Alain Laurent, ami de son père Louis, qui a rapidement décelé les qualités humaines et professionnelles remarquables de son apprenti. “C’est un garçon exceptionnel !» déclare le maître formateur. “Je suis ravi d’avoir pu collaborer avec lui et apporter ma petite contribution à sa formation. Nous avons passé un très bon moment lors de ses visites à l’écurie. C’est quelqu’un de gentil avec les chevaux ; une main de fer dans un gant de velours. Chez lui, la construction homme/cheval s’effectue en continu.» Des propos qui pèsent dans la bouche d’un tel professionnel.
Le goût du risque
David Békaert, qui a travaillé un an aux côtés de Romain Derieux au Haras de l’Orne, auprès d’Albert Cayron, partage l’avis de son illustre confrère : «C’était déjà une personne très méticuleuse, ordonnée et travailleuse. Il a pris un risque en s’installant très jeune, mais cela a payé.» Antonio De Sousa a également remarqué ces qualités. Quand l’homme de Vas-y garçon Créé à son compte en 2007, il lui accorde rapidement sa confiance, devenant au fil du temps son principal propriétaire. “J’ai connu Romain lorsqu’il était apprenti chez Alain Laurent. Il était timide, très sérieux et montrait qu’il le voulait. Je l’ai accompagné lors de son installation. Nous avons remporté de nombreuses victoires (NDLR : ils ont gagné 500 courses) et de grandes joies ensemble, culminant dans le succès de Dijon à l’Elitloppet en 2019. Aujourd’hui, j’ai une cinquantaine de chevaux à l’entraînement chez lui, sous les couleurs de mon épouse. Nous disposons également d’une quinzaine de poulinières associées à l’élevage. J’aime lui rendre visite à Cheptainville (91) et échanger avec lui. Ce qui est bien avec Romain, c’est que quand il a quelque chose à vous dire, il vous le dit. Nous parlons beaucoup. Et puis, il n’a pas peur. S’il doit courir à l’étranger, il y va. Il aime les défis et j’aime ça. Je le considère comme mon fils, il fait partie de la famille. explique l’entrepreneur.
Une partie de poker et un bon restaurant
On l’a bien compris, humilité et travail sont les leitmotivs de la réussite de Romain Derieux. Mais quelle est sa personnalité ? Pascal Guilbaut, ancien amateur et ami proche du coach de l’Essonne, nous éclaire : «C’est un gars réservé, qui ne donne pas sa confiance facilement mais quand il vous la donne, c’est un gars en or, qui aime plaisanter et plaisanter. Il aime les parties de poker entre amis et surtout les bons restaurants.» Ancien propriétaire du restaurant Lou Pantail à Nice et propriétaire du cheval du même nom chez Romain Derieux, Jean-Paul Nespolo passe beaucoup de temps avec son ami lors de ses déplacements à Cagnes. Il témoigne : «C’est toujours un plaisir de partager une bonne table avec Romain après les courses. C’est un garçon discret et humble, qui aime le détail. En tant qu’ancien restaurateur, je dis souvent : le détail fait la perfection, mais la perfection n’est pas un détail. Cette phrase le résume bien. Il s’intéresse à de nombreux sujets et sa grande force est l’écoute. Il sait aussi prendre le dessus quand les choses vont mal mais profiter quand tout va bien.
Tout derrière lui
Et en ce moment, tout va bien pour Romain Derieux. Avec déjà 10 victoires en 30 tentatives depuis le début de l’année, le développeur avance sereinement vers le plus gros défi de sa carrière. “Je suis fier de son parcours. Courir le Prix d’Amérique à votre âge, avec un cheval qui a une première chance et qui vous appartient, n’est pas donné à tout le monde» savoure Louis, son père, tandis que David Békaert, qui sera son adversaire dimanche au sulky de Fakir de Maheyen fait son préféré : «Vas-y garçon arrive au sommet de son art pour le Prix d’Amérique, grâce au travail de Romain. Il savait être patient. Le voir gagner dans « Belle » serait tout sauf une surprise. Je serais très heureux pour lui. C’est une bonne personne qui mérite ce qui lui arrive.« Quant à Alain Laurent, il préfère »ne dites rien pour dimanche, croisez simplement les doigts pour lui et son cheval.» Le dernier mot reviendra à Jean-Paul Nespolo, qui se rendra dimanche au Temple du Trot pour soutenir son ami : «J’espère qu’il nous fera « Pantailler ».
(*rêve à Nice). »
Retrouvez ici les déclarations complètes de nos interlocuteurs :
Louis Dérieux, son père
« Romain a été baigné très tôt dans le métier. Le matin, il trottait à cheval avec moi avant de partir à l’école et le soir, son premier travail était de lire Paris Turf. Il possédait également un poney et gagnait des compétitions de club. Très tôt, j’ai su qu’il allait exercer ce métier. Il a fait l’AFASEC à Grosbois et a été bien formé par Laurent-Claude Abrivard et Alain Laurent. Dans la vie, il ne fait pas de discours mais ne fait pas beaucoup d’erreurs avec les chevaux. Je suis fier de son parcours. Courir le Prix d’Amérique à votre âge, avec un cheval qui a une première chance et qui vous appartient, n’est pas donné à tout le monde.
Jean-Paul Nespolo, propriétaire, ancien restaurateur et ami
-« Avec Romain, cela fait maintenant une dizaine d’années que nous nous sommes rencontrés. C’est un garçon discret et humble, qui aime le détail. En tant qu’ancien restaurateur, je dis souvent : le détail fait la perfection, mais la perfection n’est pas un détail. Cette phrase résume bien Romain. Je me suis immédiatement retrouvé en lui au travail. Il s’intéresse à de nombreux sujets et sa grande force est l’écoute. En ce qui concerne les chevaux, il est très honnête et explique bien les choses à ses propriétaires. J’apprends beaucoup à ses côtés. Il mérite son succès car il travaille dur. Il sait prendre les choses en main lorsque les choses vont mal mais aussi profiter lorsque tout va bien. C’est toujours un plaisir de partager une bonne table avec lui après les courses. Actuellement, nous vivons une belle aventure avec notre poulain Lou Pantail et dimanche, je serai à Vincennes pour le soutenir. J’espère qu’il nous fera « Pantailler* » (*rêve à Nice).
David Békaert, pilote et meilleur ami des courses
« Nous nous sommes rencontrés chez Albert Cayron, à l’époque du Haras de l’Orne. Nous avons travaillé ensemble pendant un an et sommes devenus amis. C’était déjà une personne très méticuleuse, ordonnée et travailleuse. Tout est parfait avec lui. Il a pris des risques en s’installant très jeune avec déjà pas mal de chevaux sous sa responsabilité, mais cela a payé. Même si Antonio De Sousa l’a immédiatement soutenu, il a fait un sacré travail. Il est devenu un entraîneur et un pilote de haut niveau. Il a une sacrée main. J’étais à Solvalla lors de la victoire de Dijon dans l’Elitloppet. C’était un grand moment. Nous avons aussi vécu de belles choses grâce à Anzi des Liards. Dimanche, je serai son adversaire mais comme je l’ai déjà déclaré, il sera mon favori. Vas-y garçon arrive au sommet de son art pour le Prix d’Amérique, grâce au travail de Romain. Il savait se montrer patient, tout en n’hésitant pas à tenter l’aventure à l’étranger. Le voir gagner dans « Belle » serait tout sauf une surprise. Je serais très heureux pour lui. C’est une bonne personne qui mérite ce qui lui arrive. Il n’a pas beaucoup de vices, à part peut-être le poker et les tatouages (rires).
Alain Laurent, son entraîneur
Antonio De Sousa, son propriétaire historique
« J’ai connu Romain lorsqu’il était apprenti chez Alain Laurent. Il était timide mais très sérieux et montrait qu’il le voulait. Je lui ai tout de suite fait confiance dès son installation. Nous avons vécu ensemble de nombreuses victoires et de grandes joies, avec pour point culminant la réussite de Dijon à l’Elitloppet en 2019. Aujourd’hui, j’ai une cinquantaine de chevaux à l’entraînement chez lui, sous les couleurs de mon épouse. Nous disposons également d’une quinzaine de poulinières associées à l’élevage. J’aime lui rendre visite à Cheptainville et discuter avec lui. Ce qui est bien avec Romain, c’est que quand il a quelque chose à vous dire, il vous le dit. Nous parlons beaucoup. Ce que j’aime aussi chez lui, c’est qu’il n’a pas peur. S’il doit courir à l’étranger, il y va. Il aime les défis et j’aime ça. Je le considère comme mon fils, il fait partie de la famille.
Pascal Guilbaud, ancien amateur et ami proche
« Même si je ne monte plus beaucoup à cheval depuis mon accident, je vais régulièrement voir Romain, qui habite à une demi-heure de chez lui. Nous sommes amis depuis qu’il a emménagé ici en 2007. Un gars réservé, il ne donne pas sa confiance facilement mais quand il vous la donne, c’est un gars en or, qui aime plaisanter et plaisanter. Côté travail, il est très minutieux, il ne laisse rien au hasard. Lorsqu’il détecte quelque chose chez un cheval, il sait être patient mais aussi arranger les choses quand il le faut. Il a réussi grâce à son talent. Il met les chevaux dans sa main et j’ai souvent vu de grands meneurs ajouter du poids en passant derrière lui. Je peux vous dire qu’il a travaillé dur pour y arriver. Quand il a commencé, je l’ai vu dormir dans son camion. Depuis, un grand établissement s’est constitué avec des structures parfaites. Tout est fait pour le bien-être des chevaux. Même si c’est loin d’être gagné, dimanche, Vas-y garçon peut lui apporter la consécration. Cela me rendrait très heureux car il le mérite.
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Le numéro : 26
Depuis son installation en 2007, Romain Derieux a remporté 26 Groupes. 11 Groupe III, 8 Groupe II et 7 Groupe I (4 avec Dijon et 3 avec Vas-y garçon).