Emmanuel Macron a appelé lundi la France et l’Europe à “savoir coopérer” avec Donald Trump, mais a dénoncé avec force, dans le même discours, une “nouvelle internationale réactionnaire” soutenue, selon lui, par le milliardaire Elon Musk, un allié de poids. du président élu des États-Unis.
En présentant sa feuille de route de politique étrangère aux ambassadeurs de France réunis à l’Élysée, le président français semblait vouloir jouer sur deux tableaux, égratignant le patron de Tesla, X et SpaceX, tout en épargnant la tribune populiste qui fera son retour à la Maison Blanche. le 20 janvier. Fort de son « expérience », Emmanuel Macron, au pouvoir depuis 2017, a invoqué le premier mandat du Républicain pour relativiser les craintes européennes.
“De 2016 à 2020, la France a su travailler avec le président Trump”, malgré des “désaccords”, et l’Europe “n’a pas échoué” alors qu'”on nous prédisait le pire”, a-t-il affirmé. déclaré.
«Si nous décidons d’être faibles et défaitistes, il y a peu de chances d’être respectés par les États-Unis d’Amérique du président Trump. A nous de savoir coopérer avec le choix qui a été fait par le peuple américain », a insisté le chef de l’Etat. Il a assuré que le fantôme le plus célèbre du monde « sait qu’il a un allié solide en France ».
Emmanuel Macron s’en est donc indirectement pris à la tribune populiste en s’en prenant au mouvement de pensée qui a accompagné sa victoire et dont il est le symbole. Et surtout, sans le nommer, Elon Musk, devenu l’un de ses principaux alliés.
“Il y a dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire de l’un des plus grands réseaux sociaux au monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé ?” il a dit aux diplomates.
Les propos d’Emmanuel Macron devraient refroidir les bonnes relations qu’il entretient jusqu’à présent avec Elon Musk. « Nous avons tellement de choses à faire ensemble », s’enthousiasmait le président français en 2023 après l’une de leurs nombreuses rencontres, lorsqu’il espérait le convaincre d’installer une usine de batteries Tesla en France.
Emmanuel Macron a donc appelé avec force à ne pas céder à « une sorte de fascination mortifère pour les réactionnaires internationaux ». « Ils sont très forts, ils ont de l’argent », mais ils incarnent désormais une « pensée unifiée ». “Nos démocraties libérales n’ont pas été assez efficaces face aux défis des classes moyennes, c’est vrai”, mais cela ne veut pas dire “que des démocraties antilibérales ou des régimes autoritaires seraient plus efficaces”, a insisté le président français.