RENCONTRE – Au début de sa carrière, cette figure des agences Gamma puis Magnum se passionne pour la photographie sportive en couvrant les Jeux de Tokyo en 1964. A l’approche de Paris 2024, Depardon revient sur son rapport à ces événements populaires, d’où surgissent toujours des moments historiques.
Raymond Depardon se souvient très bien de ses premiers jours à Tokyo. Octobre 1964. Il n’a que 22 ans et vient de terminer son service militaire. Les Jeux olympiques vont commencer. Le Japon s’ouvre au monde, vingt ans après Hiroshima et Nagasaki. Rien n’est traduit pour les milliers d’étrangers qui débarquent dans la capitale, une jungle de béton grouillant de kanji et de hiragana incompréhensibles pour les gaijins (étrangers, en japonais). Depardon est photographe depuis quatre ans à l’agence Dalmas. Il a déjà couvert les événements d’Algérie et la guerre du Vietnam.
Raymond DEPARDON / MAGNUM PHOTOS
Mais ses premiers Jeux Olympiques furent quelque chose d’autre. « C’était complètement nouveau pour moi de couvrir une compétition aussi internationale et je ne savais absolument pas à quoi m’attendre.il dit. Nous logions dans les appartements d’anciens gardiens de prison qui avaient été rénovés. On ne se déplaçait qu’en taxi car le métro était impossible : on ne comprenait rien. Il découvre le stade olympique…
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