notre sélection d’expositions sportives à voir à Paris cet été – .

notre sélection d’expositions sportives à voir à Paris cet été – .
notre sélection d’expositions sportives à voir à Paris cet été – .

De nombreux musées ont programmé, par nécessité, des expositions faisant écho aux Jeux olympiques. Car le sport, depuis la nuit des temps, fascine les artistes.

Notre époque valorise le corps efficace, esthétique, déployé voire augmenté. Dans le passé, les athlètes faisaient le spectacle tout en s’efforçant d’aller au-delà de leurs capacités. Les jeux du cirque, appréciés des citoyens de l’Antiquité, contribuaient à l’harmonie sociale, à l’instar de l’adage romain « Du pain et des jeux » (pain et jeux). Sans la communion sportive, l’exultation collective, la vibration des foules dans les arènes, qui sait ce que serait devenu le monde ? Tel est l’enjeu de cette séquence olympique, hyperbolisée aujourd’hui par la multiplication infinie des images. Certains musées de la capitale se sont tournés vers l’heure du sport pour donner à cet événement mondial une profondeur de champ que les écrans n’offriront pas.

La musculature fascine les artistes depuis deux mille sept cents ans. Qui sait si ces sculptures de corps antiques qui jalonnent les promenades n’ont pas préparé notre regard ? L’équipement, les tenues de sport, la mise en scène visuelle, tout participe à l’émulation collective. La devise olympique « Plus vite, plus haut, plus fort » nous invite au dépassement de soi, à l’excellence. L’art, comme le sport, n’est-il pas la recherche constante d’exploits au service de la beauté du mouvement, c’est-à-dire une forme de grâce ?

Les plaisirs simples du sport

Paris n’a pas attendu les Jeux de 2024 pour applaudir ceux qui tentaient de repousser leurs limites physiques. Devenu populaire à partir de la seconde moitié du 19e sièclee Au 18e siècle, les activités sportives offraient un spectacle constant aux badauds déjà enchantés par la beauté de la ville. Passionné d’aviron, le peintre Ferdinand Gueldry (1858-1945) présente une foule en délire, juchée sur un pont métallique entre Boulogne et Suresnes, pour applaudir la compétition du Club d’aviron organisée en 1882 sur la Seine, qui était propre à l’époque.

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Dans ce charmant musée du 16e arrondissement, situé entre le Trocadéro, Roland-Garros et le Parc des Princes, les représentations de matchs de boxe succèdent aux jeux de ballon, de pelote basque, de tennis et de croquet sur la plage du Tréport en 1872 : une iconographie choisie avec goût. laisse entrevoir le charme d’activités avant tout agréables à réaliser et charmantes à regarder. Sculptures, peintures impressionnistes et post-impressionnistes, photographies, affiches colorées : la nostalgie du plaisir sportif peut envahir le visiteur dégoûté par les divagations actuelles de l’homme augmenté.

« En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930)», Marmottan Monet Museum (Paris 16e), jusqu’au 1est septembre.

S’il te plaît, dessine-moi un stade

En 1880, en France, la gymnastique devient obligatoire à l’école primaire pour les garçons, deux ans plus tard, elle le sera pour les filles. En 1937, près de 400 000 jeunes obtiennent leur « brevet de sports populaires ». Dès lors, pour célébrer cette nation « sportive », les plus grands architectes tentent de lui offrir un écrin, Mallet-Stevens, Le Corbusier, Perret mais aussi Rudy Ricciotti, Chaix et Morel. Lieux de spectacle et de liesse, les stades fleurissent aux abords des villes dans l’entre-deux-guerres. Du stadion, vaste espace vide et unité de mesure dans l’Antiquité, au Stade de France d’aujourd’hui, qui peut accueillir jusqu’à 67 000 spectateurs, la pluralité des formes architecturales des stades méritait une exposition.

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Du stade municipal aux grandes enceintes sportives, ces bâtiments n’ont cessé de se réinventer. Ils sont devenus essentiels dans le paysage urbain et indispensables au bon fonctionnement collectif d’une société qui cherche sa religion, au sens étymologique. Du corps à la pierre, du muscle au ciment, l’athlète comme l’architecte cherchent toujours à démontrer sa puissance. D’une manière ou d’une autre, la gloire est à portée de main.

« Il était une fois les stades », Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris 16)et), jusqu’au 16 septembre.

Vue du stade Orange Vélodrome de Marseille (1937), rénové par l’architecte Jean-Pierre Buffi pour la Coupe du monde 1998.
© Véronique Paul, photographer / SCAU Architecture

Mouvements sociaux

Était-il besoin d’un prétexte pour circuler parmi les œuvres des collections permanentes du Petit Palais ? Alors que des stands couronnent la place de la Concorde et le pont Alexandre-III, le musée construit en 1901 met en avant ses œuvres relatives à l’effort physique, à la prouesse et à la discipline, créées entre l’Antiquité et la fin du XIXe siècleet siècle. Un parcours balisé ajoute quelques créations modernes où les athlètes olympiques démontrent leur passion sportive, devant une caméra, à travers de petits modules vidéo. La visite mène à l’icône de Saint Georges terrassant le dragon (XVIIe siècle)et), avec un œil calme et un corps déterminé : un choix acrobatique.

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Plus loin, le bronze représentant Thésée combattant le Minotaure dont les jambes s’entrelacent avec ses cuisses, sculpté par Antoine-Louis Barye, lauréat du prix de Rome en 1830, attire le regard. Tout comme les sculptures imposantes, musclées et magistrales, dans la grande galerie d’entrée. La grâce de la statuette de Belle Otero, égérie de la Belle Époque, danseuse au Moulin-Rouge, tenant les larges volants de sa jupe, rappelle que le corps suscite le désir. Pourquoi pas celui de la perfection ?

« Le corps en mouvement », Petit Palais (Paris 8e), jusqu’au 17 novembre.

Au Petit Palais, sculpture du danseur Sacha Lyo par Serge Youriévitch (1933)
©Paris Museums / Petit Palais.

Robots sportifs et design

Les surfeurs d’asphalte, les passionnés de parkour, les sportifs urbains ont besoin de confiance en eux, tout comme les grands joueurs de tennis, cyclistes ou skieurs. A travers cette exposition non linéaire aux accents supersoniques, donc peu sénatoriale bien qu’aux confins du palais caméral, on découvre combien d’équipements contribuent à cette assurance. Design, esthétique, ergonomie peuvent décupler le potentiel : « Un équipement raffiné est comme une prothèse divine. » peut-on lire sur une pancarte. Une immense aire de jeux grillagée traverse la salle principale de l’exposition, avec ses stands faisant face à une douzaine d’écrans diffusant des épisodes plus ou moins sportifs, parfois simplement physiques. « La douleur est inévitable, la souffrance est facultative » » a déclaré l’artiste japonais Murakami. Seuls les robots ne souffrent pas.

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N’oublions pas que la victoire du Deep Blue d’IBM sur le champion du monde d’échecs Garry Kasparov en 1997 a donné à la technique sa médaille d’or et un passeport pour l’avenir. Atlas, le robot humanoïde emprisonné dans sa vitrine, regarde le visiteur avec ses yeux moqueurs et vitreux : il est le plus avancé du monde, doté d’intelligence artificielle. On le voit courir, sauter, pivoter et même, l’insolent, célébrer sa victoire dans une courte vidéo. Aucune hésitation, une précision terrible.

« Match. Design & sport, une histoire tournée vers l’avenir », Musée du Luxembourg (Paris 6)e), jusqu’au 11 août.

Un sportif en ville

La crise du Covid-19 a eu de bons fruits : la ville est devenue une “échappatoire”, entre un « maison de prison » et une « à notre place collective », écrit Fiona Meadow, commissaire du concours Mini Maousse de cette année. Le défi relevé par ces 50 concepteurs était de contrebalancer les infrastructures olympiques par des installations sportives de petite taille, proches et accessibles. Il s’agissait d’imaginer des microarchitectures urbaines locales pour offrir aux citadins des équipements dédiés à l’activité physique et à la détente.

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Les artistes ont coloré les skateparks, des pistes de course sont apparues sur les toits des immeubles en Asie, au-dessus des villes saturées. Une voiture renversée devient une table de ping-pong, un car sur le côté se transforme en piscine. Des photos et parfois des maquettes de projets ponctuent l’exposition, dans ce bâtiment qui surplombe le Trocadéro où se déroulent les épreuves de triathlon, de cyclisme et d’athlétisme.

« Mini Maousse 9. Quand la ville se met au jeu », Cité d’Architecture, entrée du Trocadéro (Paris 16et), jusqu’au 16 septembre.

Départ de la Tour de Paris, en août 1911.
Agence Rol. Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la Photographie

À bas la discrimination

L’imposant bâtiment, « joyau de l’Art déco », accueille un parcours chronologique qui présente les coulisses de chacun des 33 JO, d’Athènes en 1896 à Paris en 2024. Dans ce palais aux volumes immenses, certaines vitrines sont consacrées aux trois épreuves olympiques qui ont dû être annulées en raison de conflits mondiaux : celles de 1916, 1940 et 1944. Présentant 600 œuvres, allant des films d’archives aux photographies, l’exposition fait dialoguer événements historiques, figures sportives et grands témoins de l’Histoire.

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Le Palais de la Porte Dorée, désormais dédié à l’histoire de l’immigration, ne pouvait oublier la vertu civique et démocratique que les Jeux olympiques ont parfois apporté : les luttes en faveur de l’égalité, contre le racisme et les discriminations, pour l’écologie ou les droits civiques. Cette exposition originale et pédagogique destinée à tous les publics, à l’échelle mondiale, illustre comment les valeurs que véhicule le sport ont fait progresser l’humanité, lui permettant de porter un nouveau regard sur l’humain. La collection d’images fortes, d’archives exceptionnelles et de portraits d’athlètes aux destins étonnants constituent son trésor.

© Jesse Owens™ c/o Luminary Group

“Olympism, a history of the world”, Palais de la Porte Dorée (Paris 12et), jusqu’au 8 septembre.

Et aussi

● « Or, argent, bronze. Une histoire de la médaille olympique », Monnaie de Paris (Paris 6et), jusqu’au 22 septembre.

● « Les stades sont à nous ! »François-Mitterrand Library (Paris 13e), jusqu’au 13 octobre.

● Pentathlon antique – pentathlon 2024, Musée d’archéologie méditerranéenne (Marseille 2et), jusqu’au 29 septembre.

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