Photo Elysée expose des portraits inquiétants de l’Américaine Cindy Sherman – rts.ch

Photo Elysée expose des portraits inquiétants de l’Américaine Cindy Sherman – rts.ch
Photo Elysée expose des portraits inquiétants de l’Américaine Cindy Sherman – rts.ch

Jusqu’au 8 août et dans le cadre de la Nuit des images le 22 juin, Photo Elysée à Lausanne propose une exposition centrée sur les portraits extraordinaires de la photographe Cindy Sherman. L’artiste américaine utilise des parties de son visage pour créer différents personnages, grâce au numérique.

Il s’agit de grands portraits féminins à la fois très familiers et mystérieux, de créatures grotesques aux visages composés de détails de têtes différentes: les portraits signés par la photographe américaine Cindy Sherman et actuellement exposés à Photo Elysée, à Lausanne, forment un assemblage de nez immenses, des bouches aux sourires décalés, voire carnivores, des coiffures étranges et même des sourcils assez grossièrement peints.

Le tout dans des poses de stars qui nous rappellent nos selfies, en essayant de donner la meilleure version de nous-mêmes. Dans cette exposition visible jusqu’au 8 août et lors de la Nuit des images à Plateforme 10 le 22 juin (lire encadré), tous les défauts sont mis en lumière et composent un ensemble très inquiétant.

Depuis ses débuts dans les années 1970, Cindy Sherman, née en 1954, s’intéresse à la représentation humaine. Dans sa première série, « Sans titre » (1977), elle montre une série de femmes stéréotypées que l’on peut rencontrer dans les films de série B : le vampire, la femme au foyer ou encore la jeune étudiante. L’artiste est fasciné par la culture populaire et les médias à travers lesquels le jeu de l’autoreprésentation est de plus en plus présent.

Cindy Sherman, « Untitled #631 », 2023, une création à découvrir à Photo Elysée, à Lausanne. [Cindy Sherman, avec l’autorisation de l’artiste et de Hauser & Wirth]

La mise en scène de soi

L’artiste développera tout son travail sur ces questions, en se servant d’elle-même pour toutes ces images. Cependant, ce ne sont pas des autoportraits. « Depuis le début, Cindy Sherman a utilisé son propre corps pour créer différents personnages, ce n’est pas elle qu’on voit. Le côté travestissement est très intéressant. Il y a cinquante ans, elle s’inspirait du cinéma et de toute cette culture populaire qui nous inspirait beaucoup, aujourd’hui sa référence ce sont les réseaux sociaux, le selfie”, indique Nathalie Herschdorfer, directrice de Photo Elysée, dans l’émission Vertigo du 17 juin.

A 70 ans, l’artiste continue d’explorer la question des rôles que la société nous propose ou nous impose. Elle les détourne en nous offrant un miroir déformant, puissant et inquiétant. « Depuis un demi-siècle, Cindy Sherman parle du poids de cette culture qui nous incite à prendre des rôles et nous propose des modèles, souligne Nathalie Herschdorfer. C’était déjà le cas dans sa première série autour du cinéma. [Aujourd’hui], je pense qu’elle pousse cette réflexion un peu plus loin en montrant à quel point tout est fabriqué. Ce monde d’images dans lequel nous naviguons, même si nous voulons y croire, n’est en réalité qu’une fiction.

Sujet radio : Florence Grivel

Adaptation web : mh

“Cindy Sherman”, Photo Elysée, Lausanne, until August 8, 2024.

La Nuit des images, Plateforme 10, Lausanne, June 22, 2024.

 
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