Dans la bibliothèque de Patrick Bouchain : épisode • 42/11 du podcast Dans la bibliothèque de…

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Dans la bibliothèque de Patrick Bouchain : épisode • 42/11 du podcast Dans la bibliothèque de…

Faire de la construction le temps fort, le moment clé, le moment collectif, c’est ce qui pousse l’architecte Patrick Bouchain depuis plusieurs décennies, à continuer de construire en construisant. Pour lui, l’architecture ne doit jamais être seule. C’est un réseau de relations avec le cinéma, le paysage, la philosophie, la photographie, le dessin, les autres et la littérature. Grand ami du romancier Pierre Guyotat, il l’a aidé à imaginer son espace de travail, tout comme il a réimaginé son espace de vie avec Christine Angot, en lui permettant de dormir entourée de vêtements. Dans l’appartement où il nous accueille, on croit d’abord que les livres sont absents, car l’espace de vie se veut modulable et donc plutôt vide, mais en poussant trois portes, les livres sont là, assez nombreux, disposés et reliés entre eux par des des réseaux de pensée, d’amour et d’amitié. Comme chacun de nos invités, Patrick Bouchain a été invité à choisir 5 livres étape par étape ; il les voulait petits, denses et surtout utiles.

Les livres pas à pas de Patrick Bouchain

Giorgio Agamben, Quand la maison brûle (Payots/Rivages)

« J’ai beaucoup lu ce philosophe. Un jour, alors que je travaillais dans un lycée à Bagneux, un jeune est venu à côté de moi et m’a dit « désormais, je ne te parlerai plus ». Je lui ai dit que j’avais répondu que c’était bizarre, qu’il aurait pu me dire que j’étais un vieux con, mais pas me dire qu’on ne pouvait plus se parler. Il m’a dit « non, c’est fini ». En fait, il trouvait inutile de discuter, car il savait que cela ne mènerait à rien. Je pense que c’est la critique la plus juste que j’ai jamais entendue. Donc ça a marché sur moi et je suis revenu. avec ce petit livre on parle du fait que si la maison brûle il y a une urgence, et en même temps, il faut vivre dans l’urgence, et pour vivre dans l’urgence, il faut être prêt à accepter l’urgence. situation imprévisible qui peut arriver Il s’agit de trouver un enseignement que nous pourrions recevoir et qui nous permettrait d’aborder une situation imprévue, voire absurde et d’être prêt à continuer d’agir, même lorsque nous en avons envie. que cela n’a plus de sens. Patrick Bouchain

Daniel Buren, En descendant dans la rue, l’art peut-il s’y développer ? (Sens & Tonka)

« Je suis très proche de Daniel Buren, j’ai créé avec lui la cour d’honneur du Palais Royal, il y a 40 ans. Depuis, nous sommes devenus amis, car c’est justement un art in situ. Nous avons obtenu la création de cette œuvre qui, parce que la commande n’était faite que pour être là, ne pouvait pas être ailleurs. Ce n’est pas une sculpture que l’on place dans l’espace public, c’est l’espace public. qui est transformée par un artiste A l’époque, il y avait débat sur l’inclusion d’une œuvre contemporaine dans un espace historique, le palais royal. L’art contemporain était bon à La Défense, pas à. centre de Paris Mais, au final, nous avons gagné, car nous avons créé un site ouvert au public avec un vrai débat. Patrick Bouchain

Affaires culturelles Écoute plus tard

Conférence écouter 55 minutes

Peter Brook, Espace vide : Écrits sur le théâtre (Seuil)

« Peter Brook était mon modèle, mon maître en quelque sorte. J’ai un peu travaillé avec lui, parce que je suis allé voir ce qu’il faisait, et j’ai vu, entre autres, les Bouffes du Nord, qui est un théâtre déjà là, comme on dit. Il l’a acheté parce que ce n’était pas cher : le théâtre avait pris feu, il faisait noir et avait perdu ses sièges. Alors, il a décidé de le faire. dans son théâtre, du détail au général, tout est pensé : une chaise, l’acoustique, la lumière, le langage, l’acteur, tout est total et tout est œuvre. -être aussi mon école. Patrick Bouchain

Tous sur scène Écoute plus tard

Conférence écouter 1h00

Simone et Lucien Kroll Ordre et désordre : une architecture habitée (Sens & Tonka)

« J’admire leur travail depuis 1974, lorsque je suis allé voir un bâtiment qu’ils ont construit pour les étudiants à Louvain, appelé la Maison Médicale. Lucien a développé une architecture dans laquelle il a créé du désordre parce que la vie est complexe et que peut-être la complexité de la vie réside dans le désordre plutôt que dans l’ordre. Il s’appuie fortement sur l’incrémentalisme, un concept philosophique qu’il a simplifié. c’est refuser que la fin soit définie dès le début. C’est aussi une manière écologique de décider à travers la participation continue de toutes les informations et de tous les informateurs qui surgissent au cours de l’opération. “L’incrémentalisme signifie ajouter un élément après l’autre sans cohérence, et c’est la science de l’ingéniosité, une méthode darwinienne intuitive comme les essais et les erreurs de la nature.” Patrick Bouchain

Pierre Clastres, Société contre État (Minuit)

« Malheureusement, c’est un auteur peu lu. Il est mort jeune, et je pense qu’il aurait pu être un très grand anthropologue ou ethnologue français. Il a écrit sur les sociétés primitives qui n’ont pas été modifiées par la modernité. Il a donc travaillé sur les sociétés sans État, et notamment sur les sociétés où l’écriture était mineure. La parole était présente, mais la parole n’était pas la représentation du pouvoir. La parole est souvent donnée à quelqu’un qui l’est. un bon orateur, et cet orateur, outre son charisme, atteint une sorte d’autorité ou de pouvoir. Ainsi, Pierre Clastres a travaillé sur ce que pouvait être un leader dans ces sociétés primitives, et sur la manière dont un groupe allait choisir. son chef. En effet, il choisira son leader pour être sûr de ne pas se laisser dominer par lui. En fin de compte, le leader est un artisan de la paix. Patrick Bouchain

Surpris par la nuit Écoute plus tard

Conférence écouter

Pierre Guyotat, Heureux animaux de misère (Gallimard)

« Pierre Guyotat, pour moi, c’est une rencontre. C’était mon ami depuis 40 ans et il est décédé il y a deux ans. C’est très difficile pour moi de lire Pierre. Alors, du coup, j’ai pris un extrait d’un entretien avec Donatien Grau et j’ai juste pris un instant où Donatien lui demande si finalement, il faut prendre l’homme au sérieux. Pierre a été très positif en disant qu’en chacun il y en a. a quelque chose. Oui, il faut prendre chaque homme au sérieux, et donc commencer par ne pas le tuer. Patrick Bouchain

Références musicales

très mercure, Solstice

Marie Céleste, Maison du monde

Archive

Peter Brook, spectacle Affaires culturellesArnaud Laporte, France Culture, 08/02/2021

 
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