L’administration Picasso n’a répondu à aucune de ses demandes d’authentification de son œuvre.
Un Picasso à Béthune ? Depuis quinze ans, un retraité est persuadé de posséder une véritable œuvre du peintre espagnol, rapporte la voix du Nord. Il s’agit d’un cadre contenant un portrait non signé du célèbre compositeur Igor Stravinsky, et à côté, une coupure de journal reproduisant Portrait de Stravinsky couple Picasso.
« J’avais un grand-oncle à Roubaix qui faisait toutes les ventes aux enchères et entassait ses œuvres d’art dans une usine désaffectée. À son décès en 1999, j’ai hérité d’une partie de sa collection», raconte-t-il.
Aucune authentification
Ses demandes pour l’authentifier auprès de l’administration Picasso restent sans réponse. Cependant, des dizaines d’experts ont bien analysé le dessin. « L’étude stylistique explique que ce dessin correspond en tout point à ceux de Picasso entre 1937 et le début des années 40. Ils sont faits d’éclosion dans un style souvent primitif avec l’utilisation du taureau», explique le Béthunois à La Voix du Nord.
Cependant, sans authentification de l’administration, l’œuvre ne peut être reconnue. Et sa vente, à sa juste valeur, tout comme son exposition, est donc impossible. Autre argument qui prouve selon lui l’authenticité de l’œuvre : l’administration Picasso est habituée aux poursuites judiciaires contre toute utilisation abusive du nom ou de l’œuvre du peintre : « Étonnamment, je n’ai rien reçu ».
Les Béthunois ont trouvé une explication à ce silence radio. “Picasso a peint une à trois œuvres par jour depuis l’âge de 8 ans jusqu’à sa mort à 91 ans. Une enveloppe avec son nom et une marguerite vaut 10 000 euros.”
Et d’ajouter : « S’ils acceptaient tout ce qu’ils doivent, le marché serait inondé. Et comme ce qui est rare est cher, cela risquerait de faire baisser les prix.»
Pour rester motivé, il partage désormais son travail en ligne, et a même interagi avec des personnes dans la même situation que lui. Et s’il n’attend plus d’argent pour ce travail, le retraité aimerait quand même aller jusqu’au bout de son travail.