Bordeaux n’accueillera pas la Fondation Gandur, elle ira à Caen

Bordeaux n’accueillera pas la Fondation Gandur, elle ira à Caen
Bordeaux n’accueillera pas la Fondation Gandur, elle ira à Caen

FEn 2023, seules Caen et Bordeaux restaient en lice pour accueillir la Fondation Gandur, avant que la ville normande ne remporte la candidature. L’information est tombée via le quotidien « Le Monde » ce vendredi 24 mai : le milliardaire suisse a finalement choisi Caen pour installer sa collection, qui ouvrira en 2030 sur 51’000 mètres carrés de terrain offert par la municipalité.

Pour Bordeaux, c’est une course de fond qui touche à sa fin. Cela a commencé il y a plus de six ans : la coopération avec Gandur a été initiée sous le mandat d’Alain Juppé. En 2018, la ville de Bordeaux a signé une convention de coopération de trois ans entre les musées municipaux et Jean-Claude Gandur. L’homme d’affaires suisse, magnat du pétrole, a consacré une partie de sa collection (3’500 œuvres) à sa Fondation Gandur pour l’art, créée en 2010. Une fondation qui a été l’un des prêteurs de l’exposition CAPC « L’histoire de l’art cherche des personnages… » (2019- 2020).

La Cité du Vin avait également bénéficié d’un prêt, tout comme le Musée d’Aquitaine, sur les « Images du pouvoir ». Mais le souhait de Jean-Claude Gandur était d’ouvrir un musée en France avant 2030 pour abriter ses œuvres et les présenter au public. Sept villes étaient candidates.

Discrétion absolue

« Le dossier a été pris en main par la commune d’Hurmic en 2021. Les premiers contacts ont été pris assez rapidement après les élections municipales de 2020 », précise Denis Congiu, directeur de cabinet de la maire de Bordeaux. Nous avons reçu Jean-Claude Gandur à plusieurs reprises, sa dernière visite remonte à la semaine du 18 au 23 septembre 2023. Il s’agissait alors de rencontres formelles et officielles, montrant la mobilisation du territoire derrière nous : la Chambre de Commerce et « l’industrie ». , la Métropole, le préfet, le monde du vin… » Une visite passée inaperçue. La discrétion, voire le secret, entourait l’affaire. En décembre 2023, la Ville se réservait « son expression, dans une démarche de choix qui revient à la fondation Gandur ».

Discrétion encore lorsque le soutien de François Hollande et d’Alain Juppé est évoqué : « La maire de Bordeaux a actionné plusieurs leviers », intervient Denis Congiu. Lors de l’inauguration de l’hôtel Mondrian Les Carmes le 25 avril à Bordeaux, le sujet a été évoqué entre l’ancien président de la République, le maire et Patrice Pichet.

Affect et rationalité

Pour faire son choix, Jean Claude Gandur s’est adjoint les services du cabinet parisien August Debouzy, auquel est associé Bernard Cazeneuve, dernier premier ministre de François Hollande, ancien maire de Cherbourg et député de la Manche. Jean-Claude Gandur entretient également des liens étroits avec le maire de Caen, qui propose de fusionner le Mémorial et la Fondation. A quoi s’ajoute une propriété appartenant à l’homme d’affaires normand. Ce tropisme normand fut déterminant. Au moins émotionnellement. Car, rationnellement, Bordeaux a tout réuni. Interrogé par « Le Monde », Jean Claude Gandur avait défini pour son projet son type de ville idéale en trois points : un tourisme estival international, un attrait historique et une offre muséale pas trop écrasante. Côté équipements, la Ville de Bordeaux a offert à la Fondation Gandur pour l’Art un terrain d’environ 17 000 mètres carrés, sur la rive droite de Bordeaux, anciennement occupé par la société de vente de matériaux Point P.

Bordeaux ne pouvait peut-être pas ignorer l’homme de confiance de Gandur, Bernard Cazeneuve, politiquement implanté en Normandie. Et même si l’offre de Jean-Claude Gandur, qui avait annoncé un investissement de près de 50 millions d’euros, a permis à Bordeaux d’accéder à une importante collection d’art à moindre coût pour la ville, le maire Pierre Hurmic a sans doute évité un procès de légitimité auprès des écologistes : La fortune de Gandur repose sur l’or noir.

Les explications de Jean-Claude Gandur

« Depuis la création de la Fondation en 2010, je rêve d’un grand musée qui serait un lieu de vie et de partage de ma collection, un lieu dans l’air du temps et destiné à tous les publics pour permettre au plus grand nombre de vivre cette expérience unique et fondatrice de la rencontre avec l’art et la beauté. Aujourd’hui, ce rêve va se réaliser et je suis heureux que ce soit à Caen, en Normandie : une ville qui nous a toujours réservé le meilleur accueil et avec laquelle je sais que nous irons loin car nous partageons les mêmes valeurs et la mêmes convictions sur la place de l’art et de la culture dans la vie et dans la ville. Je tiens également à remercier la ville de Bordeaux et ses équipes pour la qualité de leur proposition et leur professionnalisme. »

 
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