Harriet Backer dans ses forces intérieures – Libération

Harriet Backer dans ses forces intérieures – Libération
Harriet Backer dans ses forces intérieures – Libération

Rétrospective

Article réservé aux abonnés

Entre habitations, paysages ruraux et églises, l’exposition « La musique des couleurs » au musée d’Orsay permet de comprendre l’œuvre vibrante de la peintre norvégienne, pionnière discrète de la reconnaissance des femmes dans l’art.

L’un des premiers tableaux de la monographie inattendue que le musée d’Orsay consacre à la peintre norvégienne Harriet Backer (1845-1932) semble donner le ton à l’ensemble de l’œuvre et à tout ce qui suivra dans la douzaine de salles suivantes. Elle a le charme feutré des scènes de genre. Une femme élégamment vêtue d’une longue robe bleue, assise sur un fauteuil du même bleu, coud ou brode, les yeux fixés sur l’ouvrage. Entièrement occupée par sa tâche, elle semble ne pas remarquer le peintre qui se tient devant elle et se moque donc du spectateur. Elle ne pose pas. Elle coud et veut qu’on la laisse tranquille. Intérieur bleu (1883) n’est qu’un demi-portrait. La femme, absorbée dans ses pensées, l’est aussi par son salon, d’abord par ce fauteuil bleu avec lequel se fond sa robe, puis ces chaises vides qui lui font face, puis ce secrétaire, couleur pêche et ocre, qui occupe le centre de le tableau, et, derrière lui, ce mur marbré de jaune et de bleu, sur lequel est accroché un paysage marin. Harriet Backer ne peint que des personnes en compagnie d’objets de la maison, de la lumière du jour ou de lampes.

Peinture douillette et douce

Elle prétend vouloir seulement « peindre des intérieurs, me tourmenter avec des perspectives, me frapper avec des pieds de chaise. Dès que j’entre dans une pièce aux couleurs bleues et rouges sur des meubles rustiques ou des murs mats et brillants, où la lumière réfléchie par les arbres et le ciel entre par une fenêtre ou une porte, je me retrouve vite

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV A Paris, le Jeu de Paume fête ses 20 ans de photographie
NEXT Rencontrez Aïcha Barry, passionnée de peinture – Afrique Guinée