Bonom revient avec une œuvre magistrale mesurant 14 mètres

Bonom revient avec une œuvre magistrale mesurant 14 mètres
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De nouveaux os de mammouth sortiront du sol. Mais il ne s’agit pas d’un cousin éloigné du spécimen dont les ossements ont été découverts il y a quelques mois sur le chantier du métro 3. Ici, le squelette sera en bois.

La grande place Morichar à Saint-Gilles devrait voir émerger un nouvel occupant assez imposant façonné par Bonom (Vincent Glowinski). L’artiste, habitant de Saint-Gilles, est particulièrement reconnu pour ses œuvres de street art disséminées dans toute la capitale comme le vieux bonhomme de la porte de Hal, pour ne citer qu’elle. Cette fois, il accroche rouleaux et brosses pour les échanger contre une tronçonneuse.

Ce projet gigantesque est en préparation depuis longtemps. «C’était un simple dessin d’il y a des années, à l’époque où je faisais beaucoup de squelettes. Chaque fois qu’il atterrissait sur mon bureau, cela me donnait envie de le revoir en live.

L’opportunité s’est présentée grâce au prix Bruoscella de l’association Prométhéa qui promeut le mécénat. Bonom a les fonds pour démarrer, le Mammouth vivra. Il fallait maintenant lui trouver un territoire. “Je pensais à des ronds-points ou à des petites places. Je cherchais principalement à Forest et Saint-Gilles. Puis un contact de la ville mentionne Morichar. Je vois très bien cet endroit, j’y passe souvent. Mais, au départ, je n’imaginais pas un espace de sculpture aussi magistral. En y regardant de plus près, j’ai découvert qu’il y avait un vide que le mammouth pouvait combler.

C’est donc la deuxième terrasse de la place qui a été choisie. La municipalité espère voir le projet aboutir et se pérenniser. Elle accompagne l’artiste mais n’intervient pas dans la demande de permis qui fait actuellement l’objet d’une enquête publique.

Le mammouth, long lui aussi de 14 mètres, n’a pas encore atteint son carré d’herbe. Il lui faut obtenir son permis de construire et quelques financements complémentaires car le budget n’est pas encore finalisé. D’ailleurs, si l’artiste prétend préparer une sculpture, il ne cache pas son visage. Compte tenu de l’espace, les enfants tenteront de grimper dessus. Il faut donc prévoir quelques aménagements pour éviter les chutes, comme un sol plus meuble et une bonne fondation. Le Mammouth sera à moitié enterré.

« Donner un visage au lieu »

En plus du poids de quelques petits aventuriers, l’œuvre aura aussi un poids symbolique. “C’est de la préhistoire que de comprendre l’histoire. Si nous creusons sous la place Morichar, nous devrions trouver un tas de fondations. Ce qui est sous nos pieds est comme un livre, une imagination. Le mammouth est également immense. On se demande toujours ce que nous ferions si nous rencontrions cet animal. Passer par les animaux pour comprendre l’humain est aussi un modèle que j’utilise souvent. Cela m’a toujours frappé dès le début, lorsque j’ai commencé mes observations dans les musées. Et puis regardez, au musée, les enfants adorent les squelettes d’immenses bêtes. L’ambition de Bonom : que son œuvre devienne un repère. “C’est donner un visage à un lieu. Peut-être qu’un jour nous nous retrouverons au mammouth.

Une petite histoire de préhistoire

Dans sa démarche, l’artiste souhaite s’éloigner des marchés traditionnels du bois. Une démarche éthique mais aussi une réduction des coûts. “Nous avons un partenariat avec Bruxelles Environnement. Nous avons récupéré du bois provenant de coupes d’entretien dans la forêt de Soignes. Une manière de valoriser ce qui ne l’est pas forcément. » quant à la symbolique du mammouth. Actuellement, Bonom est en Bourgogne, dans son atelier. Là aussi, il ramasse du bois dans la forêt locale. « Sur le marché classique, on coupe un morceau de bois rond pour lui donner la forme d’un carré et on le vend à un sculpteur qui lui donne des formes arrondies. Ici, je pars des formes du bois brut. Cela donne des formes qui correspondent bien au projet. Et cela rapproche la ville et la forêt, deux milieux voisins mais qui ne se connaissent pas.

Maintenant qu’il a goûté à la sculpture – une première de cette taille et en bois pour l’artiste –, Les peintures murales express qui l’ont fait connaître lui manquent-elles ? « Évidemment, mais c’est un autre âge. Au final, le processus reste le même. Il propose un regard sur la ville. La question de l’accueil par les résidents a toujours été au cœur de la démarche, qu’il s’agisse d’une action globale, rapide, du jour au lendemain, ou d’un effort plus concerté. Dès le départ, je n’étais pas seul sur ce projet. C’est vrai qu’avant je me cachais. C’est autre chose.

Et d’ailleurs, le mammouth ne sera pas installé déjà terminé sur la place. De nombreux travaux d’écorçage à la tronçonneuse seront prévus, notamment pour les défenses de mammouth. « La sculpture n’arrivera pas brute du jour au lendemain. Les habitants le verront se former et s’assembler. Il y aura des discussions à ce moment-là. Cela prendra du temps. Le quartier pourra alors apprivoiser la bête qui pourrait arriver cet été. J’ai l’objectif de juin mais ce n’est pas un engagement. On verra déjà les retours de l’enquête publique. Ensuite, il faut obtenir le permis et compléter le financement. Bonom est également en discussion avec l’événementiel Parc Poetik pour la phase d’installation.

 
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