Pour imaginer les lieux, Noé Duchaufour-Lawrance s’est immergé dans les récits des chasseurs de perles indigènes. Il s’intéressait aux liens de la région avec les communautés indiennes, à l’influence de la culture bédouine et aux liens commerciaux séculaires entre le Qatar et le reste du monde.
« J’ai demandé à être emmené dans le désert et j’ai été invité dans un majlis privé pour comprendre leur histoire et voir comment fonctionnent les foyers et les familles arabes. Je n’ai jamais eu l’intention de créer un nouveau majlis – ce n’est pas mon rôle – mais ces expériences m’ont aidé à concevoir les bons objets et à choisir les bons artisans et collaborateurs.explique Noé Duchaufour-Lawrance.
« Je me suis retrouvé à jouer le double rôle de designer et décorateur »explique Duchaufour-Lawrance, qui s’est inspiré du paysage majestueux du Qatar, qui s’étend du golfe Persique aux vallées et montagnes, pour concevoir le mobilier et choisir les œuvres d’art associées.
Les références locales ne sont pas immédiatement apparentes dans la maison (c’était le but). Mais les dunes qui bordent Khor Al Adaid, la mer intérieure du Qatar, se dévoilent dans les courbes des généreux canapés, tandis que les tables basses en laiton martelé rappellent les formations rocheuses de la région de Zekreet, au nord-ouest du pays. Les roses des sables, ces formations cristallines présentes dans le désert du Qatar, sont représentées sur les grands panneaux ajourés qui bordent le Majlis.
“Toutes ces idées sont nées de la volonté de faire entrer l’extérieur dans la maison”, explique le designer. Résultat : ici, tout est calme et discret, rien n’est réducteur ou évident. « J’ai essayé de trouver le juste équilibre entre modernité et classicisme, sans être nostalgique de quoi que ce soit. J’ai voulu mettre en avant des formes pures et des matières naturelles. »