La sonde Parker de la NASA a atteint mardi son point le plus proche du Soleil, un nouveau record prometteur pour les données qu’elle aura récoltées sur notre étoile. Ces informations permettront de mieux comprendre les phénomènes liés aux vents solaires.
Alors qu’elle voyageait à plus de 690 000 km/h, la sonde nommée en l’honneur de l’astrophysicien à l’origine de la découverte des vents solaires, Eugene Parker, s’est approchée mardi à 6,2 millions de kilomètres du Soleil.
Il s’agit de la distance la plus courte du Soleil atteinte par une sonde destinée à étudier l’étoile, dont la température à la surface s’élève à 5 800 degrés Celsius.
Lancée en 2018, la sonde a accéléré sur l’orbite de Vénus avant de se lancer dans un voyage à toute vitesse autour du Soleil, se rapprochant progressivement à chaque tour, jusqu’à atteindre son point le plus proche, à 6,2 millions de kilomètres.
La couronne solaire, analysée par la sonde Parker, peut être observée lors d’une éclipse solaire. C’est un « halo » lumineux, blanc et diffus.
Photo : AP / Mark Schiefelbein
Cette distance peut paraître très grande aux Terriens, mais elle est en réalité très courte à une échelle astronomique.
Six millions de kilomètres, c’est très peu en termes d’orbite
souligne Alexandre Lemerle, professeur de physique au Collège de Bois-de-Boulogne et chercheur spécialisé en astrophysique solaire à l’Université de Montréal, invité à commenter cette prouesse au micro de l’émission. Tout un matin.
Pour vous donner une petite idée, la Terre est [située] À 150 millions de kilomètres [du Soleil]; Mercure, une cinquantaine de millions. Le Soleil a un rayon de 700 000 kilomètres. Nous sommes vraiment très, très proches de la star.
A cette distance, la sonde pénètre dans l’atmosphère solaire, et plus précisément dans la couronne solaire.
Il s’agit d’une couche gazeuse de très faible densité qui s’étend sur près de dix millions de kilomètres autour de l’étoile et dont la température est bien supérieure à celle de la surface : elle peut atteindre des millions de degrés. Celsius.
Cette différence de température entre la surface et la couronne reste un mystère pour les scientifiques. Les données transmises par la sonde Parker, attendues le 27 décembre, devraient permettre de mieux comprendre ce phénomène.
Ce sont les champs magnétiques de la couronne solaire qui doivent rayonner leur énergie d’une manière ou d’une autre, mais on ne sait pas exactement comment. C’est important, car c’est dans cette couronne solaire que le vent solaire s’accélère.
explique Alexandre Lemerle.
Ces vents se déplacent vers la Terre et déforment le champ magnétique terrestre.
Les aurores boréales constituent l’essentiel de ce problème, mais cela affecte également les satellites en orbite autour de la Terre.
Parfois, lors de tempêtes solaires, les vents sont d’une telle intensité qu’ils provoquent de fortes variations du champ magnétique terrestre, pouvant provoquer des coupures de courant comme en 1989, illustre le chercheur.
Un orage magnétique provoqué par une éruption solaire a plongé les clients d’Hydro-Québec dans l’obscurité pendant neuf heures.
L’été dernier, plusieurs phénomènes géomagnétiques ont également été observés, mais Hydro-Québec a confirmé peu après qu’aucun n’avait provoqué de panne.