Chez Emmaüs Défi, ils s’équipent de matériel neuf à petit prix, avant leur premier Noël à la maison – 22/12/2024 à 05:05

Chez Emmaüs Défi, ils s’équipent de matériel neuf à petit prix, avant leur premier Noël à la maison – 22/12/2024 à 05:05
Chez Emmaüs Défi, ils s’équipent de matériel neuf à petit prix, avant leur premier Noël à la maison – 22/12/2024 à 05:05

Un employé de la Communauté Emmaüs transporte des chaises pour ranger dans une brocante Emmaüs à Brest, le 30 mai 2023. La communauté Emmaüs récupère les meubles, bibelots, textiles et appareils électriques donnés par les particuliers et les revend à des prix raisonnables. (AFP / Fred TANNEAU)

“Quand on n’a pas de meubles chez soi, c’est la galère”, raconte Fatou, qui a pu se procurer du matériel neuf à petit prix à la Banque Solidaire du Matériel, un projet d’Emmaüs Défi visant à aider les personnes en précarité à s’installer. dans leur première maison.

Cette mère célibataire de 32 ans, dont le prénom a été modifié, recherche désormais du linge. «Je pense que ça va plaire aux enfants», sourit-elle en dépliant une housse de couette verte à décor d’animaux, vendue cinq euros dans l’appartement témoin Emmaüs Défi, situé dans le 19e arrondissement de Paris.

Petit bureau à 12 euros, fauteuil bleu à 25 euros, matelas simple à 30 euros : dans cet espace d’une trentaine de mètres carrés, un espace est dédié à chaque pièce de la maison, exposant meubles sur commande et accessoires à emporter directement.

Fatou choisit parmi la petite sélection posée sur une étagère deux autres parures de lit, des rideaux et une couverture : “J’ai trouvé mon bonheur !”, se réjouit cette Francilienne qui s’apprête à passer ses “premières vacances de fin d’année” à son domicile, logement social attribué après une longue période où elle était hébergée avec ses enfants chez un proche.

Né il y a douze ans, le dispositif Emmaüs Défi vise à lutter contre la précarité matérielle des personnes qui accèdent à un logement longue durée. A la demande de leur assistante sociale, ils viennent acquérir de nouveaux objets à prix réduits, offerts à l’association par une soixantaine d’entreprises partenaires.

– Dormir par terre –

Chaque bénéficiaire a droit à trois rendez-vous personnalisés d’une heure, lui permettant de sélectionner le matériel dans le catalogue et dans l’appartement témoin.

“Tout va très vite” car “la plupart des gens n’ont rien en arrivant dans leur logement”, observe Adama Marina, 20 ans, une des conseillères commerciales de l’agence parisienne. “C’est difficile quand quelqu’un n’a pas assez d’argent pour acheter ce qu’il veut, même si on peut voir dans ses yeux qu’il aime l’article.”

Lors de son premier rendez-vous, Richard, 63 ans, a dû faire des choix pour respecter son budget de 200 euros. Ce Parisien, qui a connu la rue, vient de quitter un hôtel social pour un deux pièces, mais « il n’y a rien dedans » : « Je dors par terre dans mon sac de couchage, avec mon sac à dos en guise de substitut. oreiller et je me réveille mal à l’aise, donc l’idée est d’abord d’acheter un lit.

Il devra chercher ailleurs pour trouver un cadre et un sommier, car seuls des matelas sont disponibles. Quasiment neufs car hérités du village des athlètes olympiques, suite aux Jeux de Paris.

Richard jette un rapide coup d’œil au modèle exposé puis choisit pour lui quelques meubles essentiels. Plaque de cuisson, casseroles et plats vous attendront. Tout comme son préféré, un bureau permettant de travailler debout.

– Dignité –

Le dispositif présent à Paris, Aubervilliers, Lille, Lyon et Toulouse a déjà bénéficié à près de 37 000 personnes.

Pourquoi leur vendre ces objets donnés plutôt que de les offrir ? “Cela fait partie de notre modèle économique, même si le chiffre d’affaires est loin de couvrir nos dépenses”, explique à l’AFP Alexandra Blanchin, directrice générale d’Emmaüs Défi, qui évoque les frais de personnel et de point de vente. .

« Il est aussi important pour la dignité de la personne que l’objet ait un prix », dit-elle.

Un principe généralement accepté par les bénéficiaires, comme Awa (prénom d’emprunt), 40 ans. « Tout ne peut pas être gratuit », souligne cette mère de nombreux enfants, un caddie plein à ses côtés. Elle repart avec deux lampes de bureau et une pile de serviettes multicolores. Les meubles seront livrés plus tard.

“C’est tellement bien, j’ai pu avoir des commodes pour tous mes enfants au lieu d’une seule car c’était seulement 32 euros pièce”, sourit-elle, ravie de dépenser une partie de ce qu’elle et son mari ont “économisé pendant des années, se privant de beaucoup de choses ».

La famille a vécu longtemps dans deux chambres d’hôtel, hébergement d’urgence. Emménager dans un appartement « c’est un grand changement, je n’arrive pas à y croire », ajoute-t-elle.

 
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